L’université de Bordeaux et l’Université Laval unissent leurs forces

L’université de Bordeaux signe une entente de partenariat avec l’Université Laval pour explorer les rapports qu’entretiennent les jeunes avec les religions.

  • 07/11/2016

N. Lacasse, J.-P.-Perreault, G. Routhier, B. Garnier, C. Mercier © Université Laval N. Lacasse, J.-P.-Perreault, G. Routhier, B. Garnier, C. Mercier © Université Laval

« Aquitaine-Québec/Jeunes et religions », tel est le nom du plus récent partenariat scientifique à voir le jour entre l’Université Laval et l’université de Bordeaux. La cérémonie de signature de l’entente s’est déroulée (au Québec ndlr) le lundi 24 octobre au pavillon des Sciences de l’éducation.

L’objectif de l’entente consiste à mettre sur pied une large collaboration scientifique et pédagogique entre les deux établissements universitaires sur la thématique des rapports entre jeunes et religions. Dans ce projet, la Chaire de leadership en enseignement Jeunes et religions de la Faculté de théologie et de sciences religieuses sera associée à deux entités de l’université de Bordeaux. Il s’agit de l’École supérieure du professorat et de l’éducation – ESPE d’Aquitaine, et du Laboratoire Cultures - Éducation - Sociétés (LACES EA 4140). Les coresponsables du projet sont le professeur Jean-Philippe Perreault, de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, et Charles Mercier, maître de conférences à l’université de Bordeaux. Le partenariat durera cinq ans et sera renouvelable.

L’entente permettra de partager et de mutualiser de bonnes pratiques en enseignement, de produire des espaces de formation communs à l’intention des enseignants et de favoriser les échanges entre les étudiants. En recherche, l’accord permettra, entre autres, d’entreprendre et de gérer des programmes et des projets de recherche conjoints, de développer des travaux de doctorants en cotutelle et de favoriser les séjours de recherche.

« L’entente s’appuie sur une collaboration existante entre les deux chercheurs coresponsables du projet», souligne le professeur Perreault, titulaire de la Chaire de leadership en enseignement Jeunes et religions depuis 2015. «La base de l’entente est que chacun a ses forces, ajoute-t-il. Ce partenariat m’apparaît assez unique dans le monde francophone. »

Les deux chercheurs ont commencé à mener des études comparées. Le travail sur les bonnes pratiques concernant l’enseignement du fait religieux et de la laïcité est en marche. Durant l’année, ils feront de la formation en ligne, notamment par l’échange de capsules d’information, à l’intention des enseignants du primaire et du secondaire. Ils organiseront également des vidéoconférences. Dans l’optique de créer des espaces de formation communs, ils songent à créer une école d’été.

Qu’en est-il du fait religieux chez les moins de 30 ans aujourd’hui, au Québec comme en France ?

« On peut situer les deux sociétés dans des dynamiques semblables, répond Jean-Philippe Perreault. Elles sont aux prises avec les mêmes types de questionnements, notamment ceux relatifs à la laïcité. Elles sont confrontées à des défis assez semblables en regard de leur histoire et y répondent de manières différentes. » Selon lui, de moins en moins de jeunes Québécois disent appartenir au catholicisme. « Il y a, soutient-il, un effritement qui peut se traduire par un effritement de la croyance. Ce qui est clair, c’est qu’on assiste à une polarisation. Ceux qui sont religieux et ceux qui sont sans religion sont de plus en plus affirmés. » Les travaux du nouveau partenariat permettront notamment de mieux comprendre le rapport des jeunes à leurs propres traditions religieuses ainsi que leur rapport à la diversité religieuse.

« Les religions constituent une question très sensible dans la société française, ajoute pour sa part Charles Mercier. Il est important pour nous de pouvoir bénéficier de l’expertise québécoise en ce domaine et de comparer. Nos expertises complémentaires permettront de mieux comprendre la problématique. »

Selon la vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales, Nicole Lacasse, l’entente s’inscrit favorablement dans le partenariat privilégié que l’Université Laval a bâti, au fil des ans, avec les établissements universitaires de Bordeaux. « Par cette importante collaboration dans le domaine de la théologie, l’Alliance Bordeaux-Laval (ABL Innovation) poursuit ainsi son développement. Cette entente favorisera la mise en commun de nos expertises pour comprendre le rapport des jeunes à la religion. C’est un enjeu important pour nos sociétés. »

La vice-rectrice rappelle également la richesse de la coopération entre les deux établissements universitaires. « Il existe de multiples collaborations en sciences et en santé, explique Nicole Lacasse. Plusieurs projets sont aussi mis en place en sciences humaines et sociales, notamment la Plateforme LaBoÉTIE (Plateforme Laval-Bordeaux pour les études transnationales, internationales et européennes) créée en 2014 avec la Faculté de droit de l’Université Laval. »

Source : Université Laval