Jean Pierre Savineau, référent intégrité scientifique de l’université de Bordeaux
Pleinement engagée dans une démarche d’intégrité scientifique, l’université de Bordeaux a nommé Jean Pierre Savineau, professeur de physiologie référent en la matière. Une mission à part entière.
- 04/12/2017
Jean Pierre Savineau est professeur de physiologie au sein de l’unité de formation de biologie et chercheur au Centre de recherche cardio thoracique (Inserm/Université de Bordeaux). Trente ans de carrière à l’université de Bordeaux après des études de biologie à l’université de Poitiers. Une double casquette d’enseignant et de chercheur qu’il prend très à cœur. « Etre acteur des connaissances que l’on transmet aux étudiants fait tout l’intérêt de ce métier ». Des années de pratique quotidienne de la recherche au cours desquelles il observe malheureusement de mauvaises conduites et des manquements à l’intégrité scientifique, situations qui l’ont toujours inquiété. « Autrefois, les problèmes étaient enfouis, il était difficile de mettre en avant une fraude et de la prouver. Aujourd’hui, par le biais des nouvelles technologies, l’accès aux données est simplifié. Toutes ces problématiques sont alors rapidement mises en évidence» explique Jean Pierre Savineau.
Une situation préoccupante au niveau national et international
Des inconduites de plus en plus prégnantes qui, si elles sont dévoilées au grand public, mettent en péril la réputation des institutions de recherche concernées. En France comme ailleurs, règlementations et recommandations commencent à voir le jour. « En 2012 Bordeaux Segalen a été l’une des premières universités française à rédiger une charte éthique en matière d’activité de recherche et de gestion des conflits d’intérêts déclare Jean Pierre Savineau qui a été l’un des instigateurs de ce projet avec le professeur Alain Blanchard, aujourd’hui directeur de l’Institut des sciences de la vigne et du vin. Puis la question s’est reposée en 2014 à l’échelle de l’université de Bordeaux. » En 2016, le rapport du professeur Pierre Corvol remis à Thierry Mandon alors secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche propose la mise en œuvre d’une charte nationale éthique d’intégrité scientifique et incite les universités à nommer un référent intégrité scientifique. A l’université de Bordeaux, en juillet 2017, le conseil d’administration adopte une Charte déontologique en matière d’activité de recherche et de valorisation : responsabilités, gestion des conflits d’intérêts et traitement des allégations de manquements à l’intégrité scientifique qui définit sa politique en la matière et nomme Jean Pierre Savineau référent intégrité scientifique de l’établissement, une mission qu’il exerce sous la seule autorité du président de l’université. « Pendant toutes ces années j’ai acquis une grande expérience de la recherche et appris à bien connaitre les rouages de l’institution. Aujourd’hui, je suis prêt à consacrer une partie importante de mon temps à cette mission » précise-t-il.
Informer et former les nouveaux chercheurs et futurs encadrants
Une mission qu’il faut mettre en place. Dans un premier temps, il s’agit de diffuser la charte, de sensibiliser les doctorants, de les former et de les conseiller. « Par ailleurs, chaque manquement ou faute doivent être portés à ma connaissance. Les procédures mises en place par l’établissement dans ces cas doivent être connues de tous. Mon rôle nécessite d’agir dans une confidentialité absolue » précise Jean Pierre Savineau. Une position qui doit inspirer la confiance et demande recul et diplomatie. Une forme d’intégrité que Jean Pierre Savineau incarne tout à fait.