Tous Anti-Covid: lancement d’une expérimentation pour généraliser l’utilisation de l’application par les étudiants en santé

L’application Tous Anti-Covid reste à ce jour encore peu utilisée malgré son intérêt en matière de santé publique. L’université de Bordeaux lance, avec ses partenaires l’ARS, le CHU, Inria et l'Inserm, une expérimentation visant à généraliser son téléchargement et son utilisation par les étudiants en santé.

  • 21/10/2020

L’utilisation de cette application reste faible dans la population française en général, et chez les jeunes en particulier. La faire adopter et utiliser représente un défi dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, alors qu’elle a pour but d’informer un utilisateur d’une exposition à risque.

Son utilisation dans des zones à forte densité de population, comme par exemple un campus universitaire, est importante. De ce fait, elle pourrait être particulièrement adaptée aux étudiants. Par ailleurs, l’incidence des tests Covid+ est élevée chez les 20-30 ans. Cette population jeune se caractérise en effet par de nombreux contacts informels (cafés, pauses, sphère privée, etc.) pendant lesquels les mesures sanitaires (port du masque) peuvent être moins respectées.

Les étudiants connaissent-ils l'application Tous anti Covid ?

  • 5% utilise déjà l'application
  • 56% serait d'accord pour l'essayer
  • 22% n'en a jamais entendu parler

La cible représente 18 000 étudiants en médecine, pharmacie et odontologie, auxquels s’ajoutent les étudiants en sciences de la réadaptation et ceux des deux Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) du CHU de Bordeaux et autres formations présentes sur le campus Carreire. Les professionnels et futurs professionnels de santé ont en effet un rôle d’exemple à jouer auprès du reste de la population. En outre, les étudiants en santé peuvent être une source de contamination de patients lors de leurs stages ou d’enseignants en santé, eux-mêmes professionnels de santé au contact de patients. 

L’impact de cette expérimentation sera mesurée par des enquêtes de terrain répétées portant sur des échantillons aléatoires d’étudiants en santé. Ces enquêtes permettront de suivre la fréquence d’adoption de l’application et si les connaissances et représentations des étudiants se modifient.

Cette expérimentation participative doit permettre d’aider à mieux comprendre la dynamique de l’épidémie et donner des outils pour la maitriser. Elle s’intègre, dans le cadre du campus expérimental en cours de création à l’université de Bordeaux pour et par ses étudiants et ses personnels, à la conception d’un « Healthy Campus » autour de l’Espace santé étudiant et de ses professionnels.

Elle tire aussi parti du rôle d’Inria, à la fois pleinement engagé dans la dynamique de l’université de Bordeaux, à travers son centre de recherche Bordeaux Sud-Ouest, et pilote, au niveau national, du projet auprès de la Direction Générale de la Santé.

Le projet est porté par Christophe Tzourio, professeur d’épidémiologie, directeur du centre Bordeaux Population Health (BPH, unité Inserm et université de Bordeaux), responsable de la cohorte i-Share sur la santé des étudiants et directeur de l’Espace santé étudiants et Rodolphe Thiebaut, professeur de santé publique, directeur du département de recherche Santé publique de l'université de Bordeaux et directeur d’une équipe-projet mixte InsermInstitut national de la santé et de la recherche médicale -InriaInstitut national de recherche en informatique et en automatique