ClimWine2016 : enjeux du changement climatique pour la filière vigne et vin
Belle réussite pour le symposium Climwine2016 organisé* par l’INRA, en collaboration avec l’Institut des sciences de la vigne et du vin de l’université de Bordeaux et Bordeaux Sciences Agro, qui s’est tenu à Bordeaux du 10 au 13 avril 2016. 180 participants originaires d’une vingtaine de pays étaient réunis pour faire le point sur les effets du changement climatique sur la vigne et le vin et analyser les adaptations possibles dans les vignobles.
- 10/05/2016
Climwine 2016
Au cours du symposium, plus d’une centaine de communications ont présenté un panorama de l’ensemble des enjeux du changement climatique auxquels devra faire face pour le milieu et la fin du XXIème siècle, la viticulture et la production de vin dans le monde. Élévation des températures de l’air et modification du régime des pluies ont été largement traitées, mais l’attention de l’audience a également été attirée sur la question de la température des sols et du vent qui peuvent avoir des conséquences majeures sur le fonctionnement du vignoble.
Des simulations du climat ont été présentées pour différentes régions du monde, et les différents orateurs ont fait ressortir l’importance de la connaissance du climat à l’échelle locale pour répondre aux enjeux de l’adaptation.
Parmi les sujets abordés : les réponses de la vigne à l’augmentation de la température, du CO2 et aux modifications du régime hydrique et leurs conséquences sur les stades de développement, la croissance, l’utilisation de l’eau, la composition des raisins... Il en ressort que si l’eau n’est pas limitante, 2 degrés supplémentaires pourraient s’avérer assez inoffensifs sur la capacité de la vigne à être cultivée. Les conséquences en matière de composition des raisins pourront être plus marquées.
Les équipes françaises travaillent actuellement à une meilleure compréhension des déterminants génétiques de la réponse aux facteurs de l’environnement et de l’adaptation, notamment en ce qui concerne l’adaptation à la sécheresse et la réponse à la température en matière de stades de développement et de composition des raisins. Le problème épineux des maladies n’a pas été oublié et plusieurs approches ont été présentées pour mieux appréhender ces questions dans le cadre du changement climatique.
Pour répondre aux enjeux en matière d’adaptation, un retour à des techniques viticoles anciennes sur les parcelles couplées à la mise en œuvre de techniques œnologiques modernes dans les chais, ont été évoqués. Mais aucune technique seule ne pourrait apporter de solution et c’est bien leur combinaisons, raisonnées, notamment à l’échelle locale ou régionale, qui vont être étudiées par les chercheurs en partenariat avec les viticulteurs.
Le travail de prospective conduit en France par les chercheurs du projet Laccave (INRA), France AgriMer, l’INAO et Montpellier SupAgro, a abouti à la définition de quatre chemins d’adaptation : conservateur, innovant, nomade et libéral. Quatre « avenirs » potentiels pour la filière, présentés lors de ce symposium, qui vont désormais servir à la réflexion avec les professionnels de chaque région viticole.
Outre les séances de travail, les participants ont pu échanger lors de moments conviviaux, un verre à la main. Ces moments illustraient parfaitement l’enjeu de l’adaptation au changement climatique : travailler de l’échelle internationale à l’échelle locale, avec l’ensemble des acteurs (professionnels, pouvoirs publics, formation, recherche) et de manière pluridisciplinaire.
* Le laboratoire responsable de l’organisation était l’UMR « Ecophysiologie et génomique fonctionnelle de la vigne » dirigée par le Pr Serge Delrot, dont les membres sont rattachés à l’INRA, Bordeaux Sciences Agro et l’université de Bordeaux. L'IdEx (programme n°ANR-10-IDEX-03-02), le Labex COTE et la Fédération de recherche de Biologie intégrative ont apporté leur soutien financier à l’événement.