L’IRM du futur en développement sur le campus bordelais
Mi-septembre se sont réunis les partenaires de PrimoGaia, projet européen porté au sein du Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB) à l’occasion des premières journées scientifiques à Bordeaux.
- 22/09/2021
Imagerie par résonance magnétique © Gautier Dufau - université de Bordeaux
Développer l’imagerie par résonance magnétique (IRM) de demain, telle est l’ambition du projet européen PrimoGaia. Porté au sein du Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB – CNRS et université de Bordeaux), ce projet rassemble un consortium interdisciplinaire de 7 partenaires académiques et industriels* qui se sont réunis les 13 et 14 septembre derniers à l’occasion de journées scientifiques organisées à Bordeaux.
PrimoGaia, Primo pour imagerie moléculaire de prépolarisation et Gaia en référence au champ magnétique terrestre, a été financé en 2019 à hauteur de 3,38 M€ dans le cadre de l’appel à projets FET-Open (Technologies futures et émergentes) du programme Horizon 2020 de la Commission européenne. Cet appel vise à soutenir des projets de recherche ayant une vision scientifique radicalement différente, proposant une rupture technologique et capables de structurer une recherche multidisciplinaire de haut niveau.
Le projet FET-Open @PrimoGAIA a pour objectif de développer une nouvelle méthode #IRM de cartographie de l'activité enzymatique dans les tissus biologiques et de poser les bases technologiques d'un nouveau type d'IRM à très faible champ magnétique #CRMSB (@CNRS@univbordeaux ) pic.twitter.com/HcWE5eyNAj
— Université de Bordeaux (@univbordeaux) September 13, 2021
L’objectif des partenaires de PrimoGaia est de développer une nouvelle méthode d’IRM de cartographie de l'activité enzymatique dans les tissus biologiques. Les enzymes jouent des rôles essentiels dans le métabolisme cellulaire et sont déjà des biomarqueurs précieux de pathologie dans les tests sanguins. Leur localisation spatiale à haute résolution dans les tissus améliorera considérablement la détection et le suivi des maladies.
Les scientifiques visent également à poser les bases technologiques d’un nouveau type d’appareil IRM pouvant, à terme, être utilisée chez l’humain et fonctionnant à très faible champ magnétique. Plus léger et beaucoup moins coûteux que les scanners cliniques actuels, ces appareils pourraient être utilisés dans des environnements aujourd’hui inaccessibles à l’IRM (médecine humanitaire). Contrairement aux IRM classiques, ils ne nécessitent pas d’hélium et s’intègrent ainsi dans une démarche durable.
Une nouvelle voie dans l'imagerie par résonance magnétique
« Ce projet de recherche collaborative très compétitif répond à des critères très ambitieux en termes d’innovation », félicitait Philippe Moretto, vice-président recherche de l’université de Bordeaux lors l’introduction de la journée, notamment en présence de Sylvain Miraux, directeur du CRMSB, de Florence Noble, directrice-adjointe scientifique de l’Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRSCentre national de la recherche scientifique et de Younis Hermès, délégué régional du CNRSCentre national de la recherche scientifique en Aquitaine.

« Le consortium se positionne au meilleur niveau international, c’est d’ailleurs le seul travaillant en France sur ce sujet, indiquait le vice-président recherche. Et ces deux dernières années, seuls trois autres projets impliquant l’université, avec son partenaire principal qu’est le CNRS, ont été récompensés par un financement de type FET : FVLLMONTI, HERMES et Radiospin. Primogaia a cette même ambition de haut niveau avec une collaboration très forte entre les différents partenaires. Le projet contribue aussi pleinement à une démarche Responsible Research & Innovation (RRI), ce qui est important à l’heure où les universités et organismes de recherche essaient de développer ces approches. »
Des projets ambitieux sur le campus bordelais
Après une remarquable moisson de projets issus des laboratoires bordelais dans le cadre d’Horizon 2020, notamment l’année dernière, place à Horizon Europe, nouveau programme cadre européen pour la recherche et l’innovation pour les années 2021-2027. Doté d’un budget de 95,5 Mds€, ce dernier présente de nombreuses opportunités de financement. Autant d’opportunités pour qu’à l’instar de PrimoGaia, FVLLMONTI, HERMES ou encore RadioSpin, les enseignants-chercheurs de l’université puissent concrétiser leurs ambitieux projets.
*Porté au sein du CRMSB et coordonné à Bordeaux par le CNRSCentre national de la recherche scientifique , PrimoGaia rassemble un consortium interdisciplinaire de 7 partenaires, dont 4 académiques : Fraunhofer Würzburg (Allemagne), Université de Mons (Belgique), Université de Turin (Italie) et Aix-Marseille Université (France) et 2 industriels : Stelar (Mede, Italie) et Pure-Devices (Würzburg, Allemagne) réunissant les meilleurs spécialistes européens de l'IRM à bas champ et du développement des agents de contraste.
Construire son projet européen avec un accompagnement personnalisé
Afin d’encourager et de soutenir ses enseignants-chercheurs dans une telle démarche, l’université de Bordeaux propose un accompagnement par l’équipe Europe du Service montage et suivi de projets (SMSP). Cet appui varie selon les besoins du porteur : identification d’opportunités de financement, conseil et appui à la rédaction de parties non scientifiques, coordination budgétaire et administrative du dossier…
En sollicitant le plus tôt possible l’équipe du SMSP-Europe, les communautés de recherche mettront toutes les chances de leur côté pour concrétiser leurs projets.