L'impression 3D dans la prise en charge du cancer du rein

Un projet hospitalo-universitaire unique à l’échelon international autour de l’impression 3D et du cancer rénal a été présenté lundi 1er juillet 2019 lors d’une soirée organisée par la Fondation Bordeaux Université. Zoom sur ce projet au triple objectif en termes de soin, de recherche et de formation.

  • 15/07/2019

© Fondation Bordeaux Université © Fondation Bordeaux Université

Annonce du diagnostic au patient, explication d’une chirurgie complexe pouvant présenter certains risques, notamment post-opératoires, planification d’une chirurgie, simulation de l’intervention en guise d’entraînement… Nombreuses et déterminantes sont les étapes de la prise en charge du cancer du rein. C’est dans le but d’améliorer celles-ci grâce à l’impression de reins en 3 dimensions que les équipes d’urologie du CHU de Bordeaux et de l’IUT de Bordeaux se sont associées pour lancer le projet Rein 3D Print. Les résultats de ce projet et les intérêts multiples de l’impression 3D en santé ont été présentés lors d’une soirée organisée le 1er juillet 2019 sur le campus de Talence.

Les équipes des services d’urologie et de radiologie du CHU de Bordeaux ont d’abord développé un protocole permettant d’obtenir des images scanner de haute fidélité. Ces images sont ensuite traitées par les équipes d'urologie du CHU de Bordeaux et de l’IUT de Bordeaux afin de réaliser des modèles virtuels. S’en suit l’impression en 3 dimensions de reins patient-spécifiques en résine, aux couleurs multiples permettant de distinguer les différentes parties de l’organe comme les tumeurs notamment.

Un outil pédagogique

Présentés aux patients, ces reins 3D répondent à un des objectifs du projet : améliorer leur éducation pré-thérapeutique. « Nous avons constaté que malgré les explications, environ la moitié des patients n’avait pas compris le message que nous souhaitions faire passer, explique Jean-Christophe Bernhard, professeur des universités et praticien hospitalier du service d’urologie du CHU de Bordeaux et coordinateur du projet. Palpable, le rein imprimé en 3 dimensions facilite la compréhension par le patient de l’anatomie de l’organe, des caractéristiques de sa propre maladie ou encore de la stratégie chirurgicale qui lui est proposée. » Il lui permet de voir où les tumeurs sont situées, de les toucher, de mettre des mots simples sur sa maladie ou encore d’être rassuré avant l’opération, comme en témoigne une patiente présente à la soirée. Le patient devient alors acteur de son processus de guérison.

Par ailleurs, la visualisation en 3 dimensions sert au chirurgien pour mieux planifier son intervention. D’une part, elle augmente la vitesse d’analyse du cas. D’autre part, elle permet une meilleure compréhension de l’anatomie vasculaire du patient, particulièrement importante en chirurgie rénale. Les reins 3D se sont également avérés être un vecteur de communication au sein de l’équipe médicale et paramédicale, avec la visualisation des tumeurs et donc des difficultés chirurgicales attendues.

Un training chirurgical innovant

« La phase 1 du projet a pu montrer les bénéfices en termes d’éducation pré-thérapeutique et d’accompagnement des patients, de planification opératoire pour le chirurgien et de pédagogie dans l’apprentissage de la lecture du scanner IRM par les étudiants. Il entre désormais dans la phase 2 », annonce Jean-Christophe Bernhard lors de la soirée de la Fondation Bordeaux Université. En effet, les équipes de Rein 3D Print ont l’ambition de créer des modèles de training chirurgical permettant de simuler la chirurgie du lendemain sur un modèle de rein imprimé en 3 dimensions. Ils souhaitent ensuite développer l’application ces modèles innovants et contribuer ainsi à une formation novatrice des futurs chirurgiens.

Pour en savoir plus

Lancé en 2017, le projet Rein 3D Print est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, l’Union Européenne et le Fonds recherche et innovation en chirurgie rénale.

Le Fonds recherche et innovation en chirurgie rénale est coordonné par le Professeur Jean-Christophe Bernhard et vise notamment à faciliter l’introduction des avancées de la recherche (impression 3D, chirurgie robotique mini-invasive, etc.) dans les soins portés aux patients atteints d’un cancer du rein. Il bénéficie du soutien de l’industriel Stratasys.

  • Consulter le site Internet du Fonds recherche et innovation en chirurgie rénale

Thèmes :

Contact

Jean-Christophe Bernhard
Professeur des universités - praticien hospitalier

Lionel Gaury
Fondation Bordeaux Université