La Fondation pour la Recherche Médicale récompense 3 chercheurs du campus

Trois chercheurs de laboratoires de recherche bordelais sont lauréats de prix décernés en novembre dernier par la Fondation pour la Recherche Médicale.

  • 01/12/2020

Erwan Bézard (en haut à g.), Gwendal Le Masson (en haut à dr.), Clément Bouchet (en bas à g.) sont lauréats 2020 de prix de la FRM © Julie Bourges. Inserm/Delapierre, Patrick Erwan Bézard (en haut à g.), Gwendal Le Masson (en haut à dr.), Clément Bouchet (en bas à g.) sont lauréats 2020 de prix de la FRM © Julie Bourges. Inserm/Delapierre, Patrick

Chaque année, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) distingue des chercheurs reconnus pour leurs travaux innovants et prometteurs. Financés grâce à la générosité de donateurs, les prix de la FRM récompensent des scientifiques qui, à travers l’originalité de leur parcours professionnel, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche médicale d’aujourd’hui et de demain.

Erwan Bézard, lauréat du prix Rachel Ajzen et Léon Iagolnitzer 2020

Neurobiologiste, Erwan Bézard est directeur de recherche Inserm à l’Institut des maladies neurodégénératives(IMN – CNRS et université de Bordeaux – Bordeaux Neurocampus) et dirige l’équipe Physiopathologie des syndromes parkinsoniens. Avec son équipe, il développe depuis plus de 20 ans des recherches translationnelles qui ont pour objectif d’améliorer la prise en charge de la maladie de Parkinson. Pour ce faire, ses travaux visent à comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables des symptômes.

Des expériences menées par l’équipe d’Erwan Bézard ont montré que de gros agrégats d’alpha-synucléine induisaient la survenue de la maladie de Parkinson chez la souris. En travaillant dorénavant sur des modèles de primates non humains, le chercheur souhaite se rapprocher de la physiologie humaine. Dans ce modèle animal, il teste si différentes tailles d’agrégats d’alpha-synucléine peuvent induire la maladie. Il espère ainsi comprendre les différents mécanismes qui conduisent à la mort des neurones dopaminergiques. Cette étape représente un préalable indispensable à la recherche de pistes thérapeutiques dans la maladie de Parkinson.

Le prix Rachel Ajzen et léon Iagolnitzer, d’un montant de 20 000 €, soutient des travaux de recherche fondamentale dans le domaine de la compréhension des mécanismes du vieillissement et en particulier en ce qui concerne le cerveau dans des conditions normales et pathologiques.

 

 

Gwendal Le Masson, récompensé par le prix Fabrice Le Mouhaër 2020

Professeur de neurologie de l’université de Bordeaux et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, Gwendal Le Masson mène ses recherches au sein de l’équipe Relation glie-neurone du Neu­rocentre Magendie (Inserm et université de Bordeaux – Bordeaux Neurocampus) et concentre ses travaux sur les mécanismes d’apparition de la sclérose latérale amyotro­phique (SLA). Son objectif est de découvrir des solutions thérapeutiques pour cette maladie neurodégénérative rare et aujourd’hui fatale, qui se traduit par une paralysie progressive des muscles.

En cause, la mort des neurones qui innervent les muscles, les motoneurones. Gwendal Le Masson a contribué à montrer que les motoneurones des pa­tients présentent des anomalies de leurs mitochondries. Il travaille aujourd’hui à une approche originale consistant à rétablir leur fonction normale, en utilisant les propriétés d’une protéine aux propriétés neuroprotectrices, la protéine X issue du Borna­virus (un virus qui cible naturellement le système nerveux).

Avec son équipe, il a en effet montré dans un modèle de souris mimant la SLA que la protéine X exprimée dans les mitochondries des motoneurones avait un effet protecteur : elle permet de prolonger la survie des motoneurones et de ralentir la progression des déficits moteurs.

Doté d’un montant de 40 000 €, le prix Fabrice Le Mouhaër est destiné à financer la recherche sur la SLA ou à défaut à tout autre pathologie analogue concernant la neurologie.

 

 

Clément Bouchet, lauréat du prix Jeanne-Philippe Béziat 2020

Clément Bouchet effectue son doctorat au Centre de recherche cardio-thoracique de Bordeaux (CRCTB -  InsermInstitut national de la santé et de la recherche médicale et université de Bordeaux, Hôpital Xavier Arnozan) dans l’équipe Physiopathologie vasculaire pulmonaire et systémique.

Son projet consiste à étudier le rôle d’une protéine par­ticulière, le facteur de croissance des nerfs (NGF), dans l’hypertension pulmonaire, afin de contribuer à expliquer comment survient cette maladie rare et grave, aujourd’hui incurable. Elle se traduit par une tension trop élevée dans les artères pulmonaires, du fait notamment d’un épaissis­sement de leur paroi ; le cœur doit alors produire plus d’ef­forts pour envoyer le sang aux poumons et son ventricule droit grossit. À terme, le patient finit par développer une insuffisance cardiaque fatale.

Clément Bouchet a pour objectifs, d’une part, d’explorer les mécanismes à l’origine de l’augmentation de NGF dans les artères pulmonaires et, d’autre part, d’investiguer les mécanismes activés par le NGF pour comprendre son effet pathologique. Ces travaux pourraient permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles pour tenter de traiter cette maladie.

Il reçoit le prix Jeanne-Philippe Béziat d’un montant de 102 600 €, destiné à financer le contrat doctoral d’un jeune chercheur pendant les trois premières années de sa thèse de sciences en cardiologie.

 

Thèmes :

La Fondation pour la Recherche Médicale

Fondée en 1947 par des médecins et des chercheurs, parmi lesquels le professeur Jean Bernard, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) est l'un des acteurs caritatifs les plus importants de la recherche médicale publique française.