Le concours d'innovation i-PhD 2021 récompense 3 docteurs de l’université
Soufiane Ajana, Antoine Comby et Matthieu Maures font partie des 43 lauréats nationaux de la 2e édition du concours national d’innovation i-PhD organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et BpiFrance.
- 08/07/2021
Soufiane Ajana (en haut à g.), Antoine Comby (en haut à d.) et Matthieu Maures © DR
Pour répondre au défi de doubler le nombre de start-ups deeptech en France, le concours i-PhD, a été lancé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et par Bpifrance. Celui-ci vise à soutenir les jeunes docteurs ou doctorants souhaitant créer ou co-créer une start-up deeptech via un transfert de technologie valorisant des résultats de recherche. La sélection des lauréats est effectuée par un jury national composé d’entrepreneurs, de professionnels de l’investissement et de l’accompagnement de start-ups.
Pour sa seconde édition, le concours récompense jeudi 8 juillet 2021 43 jeunes docteurs dont trois de l’université de Bordeaux lors d’une cérémonie de remise des prix virtuelle.
Chaque lauréat se verra offrir :
- Un accompagnement de 12 mois permettant d'accélerer son projet, de développer son réseau et de travailler sa posture entreprenariale ;
- Une bourse French Tech de 30 000 € dédiée - L'accès réservé, sous réserve d'instruction favorable du dossier, à une subvention allant jusqu'à 30 000 €, pouvant couvrir jusqu'à 90 % des dépenses éligibles prévisionnelles du projet ;
- Une visibilité nationale dans les médias, des contenus (vidéos, podcasts) sur des tables rondes, en tant qu'ambassadeur ou ambassadrice des docteurs entrepreneurs ;
- Un kit de vidéo réalisé par des professionnels pour faire la promotion de son projet auprès de clients, investisseurs et partenaires.
Soufiane Ajana, porteur du projet RetiNet
Soufiane Ajana réalise une thèse sur la prédiction du risque de développer la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) à l'université de Bordeaux au centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH – Inserm et université de Bordeaux), qu’il soutient en novembre 2019. Une fois diplômé, il ressent le besoin de sensibiliser le grand public à cette maladie cécitante et incurable. Il se lance ainsi dans un tour d’Europe à vélo de près de 4000 km, au cours duquel il lève des fonds pour la fondation Eye Care Foundation qui lutte contre les déficiences visuelles dans les pays à faibles revenus. À son retour à BPH où il effectue un post-doctorat, Soufiane Ajana a pour ambition d’intégrer ses travaux de recherche dans la routine clinique afin de prévenir les patients à risque de DMLA de progresser vers les stades avancés de la maladie. Il porte ainsi un projet de start-up deeptech en santé digitale RetiNet avec le soutien notamment du programme SPARK Bordeaux.
J’ai effectué mon doctorat avec l’ambition d’aller de l’idée jusqu’au soin des patients, tout en travaillant sur un projet qui me tient à cœur. Ainsi, être lauréat du concours d’innovation i-PhD est une opportunité unique d’intégrer l’écosystème entrepreneurial français par la grande porte, celle de Bpifrance et de mener à bien cette aventure entrepreneuriale, déjà prometteuse.
Antoine Comby, porteur du projet ChiralTrack
Après ses études à l'École Normale Supérieure de Cachan, Antoine Comby revient à ses origines bordelaises pour effectuer une thèse à l’université de Bordeaux au Centre lasers intenses et applications (CELIA – CNRS, CEA et université de Bordeaux) portant sur l’interaction laser-molécule et qu’il soutient en novembre 2019. Lui et son directeur de thèse Yann Mairesse mettent en évidence une nouvelle méthode optique efficace pour mesurer la pureté chirale.
La chiralité joue un rôle essentiel en chimie, où deux molécules qui sont images miroirs l’une de l’autre peuvent avoir deux effets biologiques très différents (par exemple l’une toxique et l’autre thérapeutique). Les techniques actuelles pour assurer la pureté chirale sont complexes et longues. Le projet ChiralTrack porté par Antoine Comby et issu de cette thèse permettrait d’améliorer sensiblement la simplicité et la rapidité de la mesure pour améliorer la qualité des produits et l’efficacité de production dans l’industrie pharmaceutique notamment.
Je suis très heureux d’être lauréat du concours i-PhD car cet accompagnement va m’aider à développer ce projet, à mieux le structurer. Il va me permettre de me projeter beaucoup plus en tant qu’entrepreneur et m’aiderait à effectuer la transition indispensable du laboratoire à la start-up. Bpifrance étant un acteur très important en deeptech, être lauréat est gage de qualité et va me permettre de profiter d’un réseau étendu.
Matthieu Maures, co-porteur du projet Optikan
Passionné d’astronautique, d'ingénierie et d'électronique, Matthieu Maures est diplômé du master Ingénierie des système complexes de l’université de Bordeaux en 2017. Désireux d’élargir ses connaissances aux systèmes de stockage et de puissance, il réalise ensuite une thèse au laboratoire d’Intégration du matériau au système (IMS - CNRS, Bordeaux INP et université de Bordeaux) qu’il soutient en juin 2021. C’est au cours de cette formation qu’il rencontre les doctorants Jean-Baptiste Perraud et Quentin Cassar qui partagent son ambition de créer une entreprise. En avril 2021, ils fondent la start-up Optikan dont l’objectif est d’intégrer des appareils de mesure térahertz dans les chaînes de production des industriels pour détecter des défauts ou mesurer des épaisseurs de revêtements de protection.
Le rayonnement térahertz permet, sans être dangereux, de voir au travers de matériaux, notamment diélectriques tels que les laines de roches, les plâtres ou encore les lièges. À ce jour, il n’existe aucune procédure de contrôle qualité pour ces matériaux, ce qui oblige les industriels à complexifier leurs process de fabrication pour limiter les défauts. Optikan promet alors d'éliminer ces tâches redondantes, de faciliter le tri des produits en sortant d'usine et leur maintenance à long-terme, pour une production moins coûteuse, mais aussi plus verte et plus durable.
Cette récompense est une excellente surprise pour mes associés et moi. Nous sommes très heureux de pouvoir bénéficier plus spécifiquement d'accompagnements en finance, marketing et communication, pour lesquels nos profils techniques présentent des lacunes évidentes. C'est aussi l'occasion de rencontrer des personnes présentant ces compétences et susceptibles de rejoindre notre aventure. Par ailleurs, les systèmes térahertz étant coûteux, la récompense financière nous servira grandement pour investir dans la création de prototypes de façon plus indépendante qu'une location ou un emprunt ne le permettrait.
Le #ConcoursInnovation, à travers ses 3 volets (i-PhD, i-Lab, i-Nov), encourage le développement d'entreprises fortement innovantes et technologiques nées des avancées de la recherche de pointe
— Ministère Enseignementsup, Recherche, Innovation (@sup_recherche) July 8, 2021
Découvrez le palmarès 2021 https://t.co/78k9trxrJE#deeptechpic.twitter.com/nK0ZlRLvOj
La start-up RebrAIn lauréate du concours i-Lab
Également lancé par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et BpiFrance, le concours i-Lab a pour objectif de détecter et faire émerger des projets de création d'entreprises s'appuyant sur des technologies innovantes, et de favoriser le transfert des résultats de la recherche vers le monde socio‑économique. Le concours finance les meilleurs projets de recherche et de développement pour la finalisation du produit, procédé ou service technologique innovant, grâce à une aide financière pouvant aller jusqu'à 600 000 euros par projet.
En 2021, le concours i-Lab récompense 69 projets dont la start-up RebrAIn créée par Emmanuel Cuny, professeur de neurochirurgie de l’université de Bordeaux à l'Institut des maladies neurodégénératives (IMN - CNRS et université de Bordeaux) et praticien du CHU de Bordeaux et Nejib Zemzemi, chercheur dans l'équipe Carmen d'Inria. Cette start-up s’attaque au ciblage des zones du cerveau à l’origine des maladies du tremblement essentiel et de Parkinson traitées par Stimulation cérébrale profonde (SCP). Une licence d'exploitation a été signée en début d'année 2021 avec la SATT Aquitaine Science Transfert.
Contacts :
Soufiane Ajana
Porteur du projet RetiNet
Antoine Comby
Porteur du projet ChiralTrack