Les revues prédatrices, un des fléaux de l’édition scientifique

Un séminaire disponible en vidéo a été organisé sur le campus à propos des revues dites prédatrices dont l’objectif est de réaliser des profits au détriment des chercheurs.

  • 03/12/2019

©Adobe Stock - Tomas Skopal ©Adobe Stock - Tomas Skopal

L’apparition de l’open access a, dès le début des années 2000, bouleversé l’édition scientifique. Les revues papier disparaissent et le modèle économique se transforme de celui du lecteur-payeur à l’auteur-payeur. C’est alors que se développe un nouveau phénomène, celui des revues dites prédatrices. Pseudo-scientifiques, ces revues réalisent des profits notamment en piégeant les chercheurs. Véritable fléau, elles sont encore méconnues alors qu’il en existerait plus de 12 000, publiant plus de 500 000 articles par an.

Les revues prédatrices sollicitent les scientifiques, souvent par mail, pour publier leurs articles avec notamment la promesse de délais de publication très courts et de frais de publications très compétitifs. Souvent la supercherie est flagrante et ces mails finissent dans les spams. Mais le problème ne s’arrête malheureusement pas là.

Des journaux pseudo-scientifiques

Nom de journal trompeur car similaire à celui de revues connues, contenu plagié, adresses emails volées dans des bases de données, peer-review souvent inexistant, comités de rédactions composés d’experts parfois prestigieux n’ayant pas donné leur accord… « C’est un réel problème d’intégrité scientifique pour l’ensemble de la communauté, a précisé Christophe Tzourio, directeur du centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH - InsermInstitut national de la santé et de la recherche médicale et université de Bordeaux), en introduction du séminaire sur les revues prédatrices du mardi 5 novembre dernier. À la fois pour les jeunes chercheurs lorsqu’ils commencent à publier, mais aussi pour les plus anciens pouvant être sollicité pour participer à un comité de rédaction. » D’ailleurs, ces revues miment de mieux en mieux les revues connues au point de flouter la frontière qui les sépare. Alors, comment les reconnaître et quelles initiatives sont mises en place pour lutter contre cette escroquerie ?

Hervé Maisonneuve, consultant et rédacteur scientifique, était l’invité de ce séminaire organisé par le département de recherche de Santé publique de l’université de Bordeaux, le centre de recherche BPH et sa cellule Qualité Intégrité, pour parler de cette problématique. Il a donné des conseils pour identifier les revues prédatrices et présente des initiatives prises par la communauté scientifique, comme l’élaboration de « listes vertes ». Différentes personnalités de l’université, telles que Philippe Moretto, vice-président recherche, et Jean-Pierre Savineau, référent intégrité scientifique, ont également présenté les actions mises en place par l’établissement. Ce séminaire a été filmé et est consultable en vidéo.

 

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