Projet BEAT-AF - Ground-BrEAking Electroporation-based inTervention for Atrial Fibrillation treatment
Porté par Pierre Jaïs, professeur de l'université de Bordeaux et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, directeur-adjoint de l'IHU Liryc

Description du projet

Le projet BEAT-AF a pour but de contribuer à la réduction de l’énorme fardeau de la fibrillation auriculaire, qui touche plus de 10 millions de personnes en Europe. L’objectif global de cette étude randomisée est de démontrer que l’isolement des veines pulmonaires par électroporation est plus efficace que la radiofréquence, traitement de référence à ce jour. L’électroporation utilise des micro-chocs électriques de haut voltage pour ouvrir des pores à l’échelle nanométrique dans les membranes cellulaires, sans dommage pour les tissus collatéraux non cardiaques. Le projet cherchera à démontrer que l’électroporation est plus rapide, plus efficace et plus sûre que la radiofréquence. Pour cela, deux essais cliniques randomisés distincts seront menés pour fournir des preuves de la supériorité de l’électroporation pour la fibrillation auriculaire paroxystique, et de son efficacité potentielle pour la fibrillation auriculaire persistante. Ces deux premiers essais cliniques ouvriront la voie à d’autres études nécessaires pour confirmer et étendre les résultats de BEAT AF, et enfin établir l’électroporation comme l’énergie de référence dans les recommandations internationales. Au cours des 30 dernières années, aucune nouvelle technologie n’a atteint ce niveau d’espoir dans ce domaine.

Projet FVLLMONTI - Ferroelectric Vertical Low energy Low latency low volume Modules fOr Neural network Transformers In 3D
Porté par Cristell Maneux, professeur de l'université de Bordeaux au laboratoire d’Intégration du matériau au système (IMS - CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

Le projet vise à concevoir une technologie de transistor verticale capable de jouer le rôle d’élément mémoire et qui peut naturellement être empilée pour former des réseaux de neurones 3D, un peu comme un jeu de LEGO. Pour démontrer la puissance de cette nouvelle technologie pour l’Intelligence Artificielle Matériel (autonome – faible consommation et sans passer par internet), l’équipe de FVLLMONTI a imaginé de l'intégrer dans une oreillette autonome capable de traduire en temps réel en prenant en compte l'intention du locuteur (ironie, joie, colère, ...). Dans 4 ans, les premières démonstrations viseront la traduction du français, de l'anglais ou de l'allemand avant d'explorer des langues hors Europe comme le japonais ou l'hindi.

Qu'est-ce qui vous a mené à candidater en tant que coordinatrice ?

Pouvoir contribuer au futur est un privilège et, en tant qu’enseignante-chercheuse en technologie électronique, j’y contribue en imaginant les technologies pour l’Intelligence Artificielle Matérielle. L’idée de coordonner un projet international pour appliquer l’Intelligence Artificielle Matérielle à la traduction  simultanée intégrée dans une oreillette est venue de l’envie de mieux communiquer avec mes collègues et amis étrangers.

Sur quels aspects avez-vous été accompagnée ?

J’ai été accompagnée par l’université de Bordeaux au travers du Service montage et suivi de projets (SMSP) sous la forme d’un allègement de mon service d’enseignement, du contact d’une société de conseils et de nombreux conseils et encouragements.

Projet GerOnTe – Streamlined Geriatric and Oncological evaluation based on IC Technology for holistic patient-oriented healthcare management for older multimorbid patients
Porté par Pierre Soubeyran, professeur de l’université de Bordeaux et praticien hospitalier à l’Institut Bergonié, directeur du laboratoire Actions for oncogenesis understanding and target identification in oncology (Action – InsermInstitut national de la santé et de la recherche médicale et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

L'approche médicale actuellement proposée pour les patients âgés multimorbides (présentant simultanément plusieurs maladies) est centrée sur la maladie et la prise en charge par un spécialiste alors qu’ils devraient bénéficier d’une approche globale rassemblant toutes les compétences. Pour résoudre ce problème, nous proposons une prise en charge centrée sur le patient, coordonnée par une infirmière de pratique avancée (en contact direct avec le patient et son aidant et en interface constante avec les soignants) et assurée par l’union des médecins et soignants principaux du patient. Le passage à cette approche centrée sur le patient simplifiera le parcours de soins, sécurisera la prise de décision, réduira les coûts de soins et, à terme, améliorera leur qualité de vie.

Un conseil ?

Lancez-vous, ce qui compte est l’idée et sa qualité de mise en œuvre ainsi que la qualité des partenaires que vous êtes capables de solliciter, par rapport aux attentes de la Commission Européenne. N’attendez pas d’avoir identifié un appel, sollicitez le bureau Europe au tout début de votre démarche. L’évolution des idées et la recherche des partenaires pour construire un projet qui aura de bonnes chances d’être financé dans un contexte très compétitif bénéficie largement de l’expertise du bureau Europe de la DRV, en travaillant en équipe sur le long terme.

Projet HERMES – High Efficiency wiReless CMOS transceiver boosted by artificial intelligencE for 6G bandS and beyond
Porté par FrançoisRivet, maître de conférences de Bordeaux INP, menant ses recherches au Laboratoire de l’intégration du matériau au système (IMS – CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

Le projet HERMES va créer les circuits de la 6G en mettant de l’intelligence artificielle dans la radio à des fréquences très élevées, vers 200GHz. Nous allons augmenter radicalement le débit des communications sans fil pour des communications qui ne se limiteront plus à connecter des personnes ou des objets, mais aussi des véhicules ou robots intelligents qui pourront coopérer sans aucune intervention humaine.

Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile dans cette démarche ?

Le plus difficile est de formaliser simplement les arguments qui convaincront l’Europe que le projet contribuera à son excellence scientifique. Cela va au-delà de la science, on parle de management, de gestion des risques et surtout de valorisation des résultats dans la communauté scientifique mais aussi auprès du citoyen européen : expliquer en quoi notre vie quotidienne d’européen va changer. N’ayez pas peur de soumettre des projets européens en coordination : l’effort n’est absolument pas insurmontable, l’université nous aide à mettre toutes les chances de notre côté et surtout le jeu en vaut la chandelle !

Projet MICROCARD - Numerical modeling of cardiac electrophysiology at the cellular scale
Porté par Mark Potse, chercheur à l'Institut de mathématiques de Bordeaux (IMB - CNRS, Bordeaux INP, Inria et université de Bordeaux) et à l'IHU Liryc

Quel est l’objectif de votre projet ?

Les arythmies cardiaques, troubles de synchronisation électrique du cœur, sont une des causes de décès les plus importantes. Pour comprendre ces problèmes très complexes des modèles numériques sont largement utilisés, mais la taille limitée des ordinateurs d’aujourd’hui impose une approche de continuum, négligeant la structure fine du tissu cardiaque. Cette approximation est très limitante dans le cas de tissu vieillissant ou malade. Le projet MICROCARD vise à utiliser des futurs supercalculateurs dits exascale, capables d’exécuter un milliard de milliard de calculs par seconde, pour simuler des modèles de cœur représentant le tissu cellule par cellule.

Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile dans cette démarche ?

L’interprétation de l’appel à projets ! Ces textes sont rédigés par de nombreux auteurs, représentant une panoplie de visions politiques, dans un jargon difficile. Il a ensuite fallu adapter le projet, pour répondre aux attentes de la Commission européenne. Par exemple, il faudra prendre en compte l’efficacité énergétique des calculs. C’est un sujet non négligeable sur des machines qui consomment des mégawatts en électricité, que je trouve très intéressant à étudier, mais qui n’était pas dans notre feuille de route initiale.

Sur quels aspects avez-vous été accompagné ?

L'accompagnement par le Service montage et suivi de projets a été très bénéfique. La chargée d’affaire m’a donné un cadre structurant pour la proposition et tous les do's and don’ts, et a largement rédigé les sections sur la coordination du projet et la communication. Elle a fait des lectures critiques de nos textes et m’a poliment forcé à bien écrire les sections que les chercheurs trouvent moins intéressantes, comme la gestion des risques. Après la sélection du projet, elle a guidé les procédures jusqu’à la mise en œuvre par le project manager.

Projet RadioSpin - Deep oscillatory neural networks computing and learning through the dynamics of RF neurons interconnected by RF spintronic synapses
Porté par Sylvain Saïghi, professeur de l'université de Bordeaux au laboratoire d’Intégration du matériau au système (IMS - CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

L’objectif est de construire des réseaux de neurones grâce à la dynamique des oscillateurs spintroniques à l’instar des neurones biologiques et ce avec une vitesse de fonctionnement plus rapide de sept ordres de grandeur. Dans le cadre de ce projet, nous allons démontrer et évaluer notre concept en construisant un prototype à l'échelle du laboratoire qui intègrera pour la première fois des neurones CMOS radiofréquences avec des synapses radiofréquences spintroniques. Les applications visées, en relation avec deux entreprises impliquées dans le projet, sont la reconnaissance de tumeurs cancéreuses dans le cadre de la mammographie par micro-ondes et la reconnaissance des empreintes radiofréquences des objets connectés.

Qu'est-ce qui vous a poussé à candidater et que conseillerez-vous suite à votre expérience ?

J’étais déjà porteur d’un projet européen. Ce type de financement permet de réunir les meilleures équipes européennes pour des projets ambitieux et pluridisciplinaires. Je n’ai donc pas hésité à candidater à nouveau. Même si le taux de succès est de l’ordre de 10%, il faut oser candidater, re-candidater et re-candidater encore aux appels à projets européens. Les importants moyens financiers associés offrent la possibilité de concrétiser nos plus belles idées de chercheurs.

Projet NIPU – Synthesis, Characterization, Structure and Properties of Novel Non-Isocyanate Polyurethanes
Porté par Henri Cramail - professeur de l'université de Bordeaux au Laboratoire de chimie des polymères organiques (LCPO - Bordeaux INP, CNRSCentre national de la recherche scientifique et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

Les polyuréthanes sont des matériaux très utilisés pour des applications diverses comme les mousses flexibles et rigides (literie, isolation), les adhésifs, les peintures et vernis, les élastomères, les fibres textiles et se prêtent aux technologies modernes de fabrication, de type impression 3D. Leur synthèse fait appel à des isocyanates qui sont des monomères réactifs toxiques pour l’homme et l’environnement. Le projet NIPU se propose donc de développer des méthodologies et des procédés de synthèse alternatifs et durables, faisant également appel à des bio-ressources, pour concevoir les matériaux polyuréthane de demain.

Qu'est-ce qui vous a mené à candidater ?

Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur cette thématique de recherche et nous avons maintenant une certaine visibilité au niveau international. Les échanges riches et réguliers que nous avons avec nos partenaires académiques et industriels nous ont naturellement conduits à construire ensemble un projet plus solide, pour relever les défis scientifiques et technologiques auxquels nous sommes confrontés.

Un conseil à donner ?

S’assurer de la qualité du consortium (même philosophie de travail, mêmes objectifs), avoir des connections avec l’Industrie (si le projet s’y prête) et ne jamais abandonner ! Le projet NIPU est passé à la troisième tentative…

Projet SimCardioTest - Simulation of Cardiac Devices & Drugs for in-silico Testing and Certification
Porté par Yves Coudière, professeur de l'université de Bordeaux à l'Institut de mathématiques de Bordeaux (IMB - CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP, InriaInstitut national de recherche en informatique et en automatique et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

Le projet SimCardioTest vise à montrer qu’il est possible de réaliser des essais cliniques sur des ordinateurs. Il se base sur les dernières avancées en modélisation cardiaque et en intelligence artificielle pour construire des réactions réalistes d’ensembles de patients virtuels. En coordination avec des industriels, il se focalise sur trois exemples concrets dans le domaine des dispositifs médicaux et des médicaments. Il intéresse les industriels pour accélérer le développement de produits, mais aussi les agences de régulation pour améliorer les processus de certification.

Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile dans cette démarche ?

La complexité des appels à projets européen n’est pas un mythe. Appréhender cette complexité pour répondre aux attentes des comités d’experts est sans doute la tâche la plus difficile.

Un conseil à donner ?

En dehors du soutien proposé par l'université, et éventuellement d’un prestataire extérieur, je conseille de réunir un groupe de chercheuses et chercheurs académiques et industriels unis. Le collectif et la multiplicité des regards a joué un grand rôle dans le montage du projet.

SPRINT – Sustainable Plant Protection Transition
Porté par Isabelle Baldi, professeur de l’université de Bordeaux et praticien hospitalier, directrice de l’équipe EPICENE du Centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH - InsermInstitut national de la santé et de la recherche médicale et université de Bordeaux)

Quel est l’objectif de votre projet ?

Le projet SPRINT s’appuie sur des études de cas menées dans dix pays européens et en Argentine. Il vise à évaluer de quelle manière les personnes, les animaux et les écosystèmes sont exposés aux pesticides et quels sont les impacts de ces expositions. En France, cette évaluation sera menée en Nouvelle-Aquitaine sur des viticulteurs (en agriculture conventionnelle ou biologique), des riverains de zones viticoles et des consommateurs, et tirera profit de l’existence du programme TIGA VITIREV.

Sur quels aspects avez-vous été accompagnée ?

Les équipes de l’université de Bordeaux ont accompagné le montage budgétaire et suivent ces aspects au fil du temps.

Un conseil à donner ?

Il est sans doute raisonnable de commencer par un projet où l’on est simple partenaire, sur quelques actions bien ciblées, de manière à comprendre le mode de fonctionnement de ce type de projets. Il est rassurant de s’associer à des équipes qui ont déjà une bonne expérience des projets européens et qui maîtrisent leur organisation. Les expériences acquises de cette manière, avec prudence, doivent permettre de gagner en confiance et en ambition pour des projets futurs.

Projet YIELDGAP - International Training Networks in YIELD-stress fluids beyond Bingham - closing the GAP in modellin real-world yield-stress materials
Porté par Valérie Ravaine, professeur de Bordeaux INP, menant ses recherches à l’Institut des sciences moléculaires (ISM - CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP et université de Bordeaux)

Description du projet

Beaucoup d’entre nous ne considèrent pas les matériaux tels que le dentifrice, la mayonnaise, le ciment ou la boue comme des fluides. En science des matériaux, ces matériaux sont pourtant appelés « fluides à seuil d’écoulement » : ils ne «coulent» que si on leur impose une contrainte de cisaillement suffisamment forte pour les obliger à céder et à se mettre en mouvement au lieu de se déformer simplement de manière élastique. Bien comprendre les fluides à seuil d’écoulement est important pour certains secteurs traditionnels, tels que l’industrie alimentaire ou la construction, et cela suscite également un intérêt croissant en rapport avec les nouvelles technologies, notamment l’impression 3D. Toutefois, malgré l’omniprésence et l’importance de ce type de fluides, les théories actuelles décrivant les caractéristiques de leur écoulement ne sont valables que dans des conditions très simples et leur étude expérimentale reste assez difficile. YIELDGAP met en place un réseau de formation innovant qui rassemble des experts universitaires et industriels et de jeunes chercheurs brillants afin de faire progresser les modèles et les méthodes expérimentales dans le domaine des fluides à seuil d’écoulement.