Optinutribrain ou la recherche d'une alimentation optimale pour le cerveau
Entre Bordeaux et Québec, un laboratoire est créé pour étudier les effets de la nutrition sur la santé du cerveau.
- 24/11/2015
Inauguration* du laboratoire Optinutribrain © Marc Robitaille - université Laval
L’université Laval (Québec), l’université de Bordeaux et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) annoncent la création du Laboratoire international associé (LIA) Optinutribrain. Ce nouveau réseau international de recherche aura pour mission d’étudier les effets de la nutrition sur la santé du cerveau.
Optinutribrain sera codirigé par Frédéric Calon, professeur à la Faculté de pharmacie et chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’université Laval à Québec, et Sophie Layé, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Inra et directrice de l’unité de recherche Nutrineuro (Inra-université de Bordeaux).
Sophie Layé est reconnue à l’échelle internationale pour ses travaux portant sur le lien entre la nutrition, le fonctionnement cérébral et le comportement. Frédéric Calon s’est distingué par ses travaux démontrant l’effet bénéfique des oméga-3 sur les symptômes de la maladie d'Alzheimer, de la maladie de Parkinson et des accidents vasculaires cérébraux.
« Il s'agit ici d'un laboratoire sans mur entre Nutrineuro et l'INAF qui offre un espace collaboratif pour monter des projets internationaux et des échanges avec des chercheurs, des thèses en cotutelles, etc. Il permet de développer des recherches nouvelles, en particulier sur les aliments protecteurs de la maladie d'Alzheimer, d'étudier les éléments signaux de l'alimentation pour le développement cérébral, etc. » explique Sophie Layé.
« Nos programmes de recherche se complètent très bien, ce qui nous permet de couvrir les liens entre la nutrition et la santé du cerveau à tous les âges de la vie, depuis le développement cérébral de l'enfant jusqu'aux maladies neurodégénératives liées au vieillissement », souligne le professeur Calon.
Une priorité au vu du vieillissement de la population
Les chercheurs s’intéresseront, entre autres, à la façon dont une alimentation déficiente durant l’enfance affecte la santé cérébrale à long terme et à la réversibilité de ces effets par le biais d’une approche nutritionnelle adaptée. Ils chercheront également à évaluer les conséquences d’une nutrition déséquilibrée sur le développement de différentes maladies psychiatriques et neurodégénératives, et tenteront de développer des stratégies nutritionnelles personnalisées afin de les prévenir. Les équipes de recherche mobilisées comptent étudier les propriétés de différentes molécules bioactives potentiellement bénéfiques pour la santé du cerveau tels les acides gras polyinsaturés, les polyphénols, les acides aminés ramifiés, les prébiotiques et les probiotiques.
« Au cours des prochaines années, les questions touchant la nutrition et la santé du cerveau vont devenir prioritaires compte tenu du vieillissement de la population et de la popularité croissante des approches nutritionnelles plutôt que pharmacologiques pour prévenir la dégénérescence du cerveau, commente Frédéric Calon. Le réseau de recherche que nous inaugurons aujourd’hui nous permettra d’apporter des réponses pertinentes à ces questions. »
Source : Jean-François Huppé, Relations médias (Université Laval)
*Photo (de gauche à droite) lors de l'inauguration du 12 novembre 2015 à l'Inaf : Jean Dallongeville, responsable du Département d’alimentation humaine de l’Institut national de la recherche agronomique de Bordeaux, Sylvie Turgeon, directrice par intérim de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval, Denis Brière, recteur de l’Université Laval, Sophie Layé et Frédéric Calon, les codirecteurs du Laboratoire international associé Optinutribrain, Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, Pierre Dos Santos, vice-président en charge de la recherche de l’université de Bordeaux et Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales.