Philippe Moretto, le nouveau vice-président recherche

Le professeur de physique nucléaire Philippe Moretto a été élu vice-président en charge de la recherche le lundi 12 février, prenant ainsi la suite de Pierre Dos Santos.

  • 12/02/2018

Philippe Moretto © A. Pequin Philippe Moretto © A. Pequin

« Un homme de terrain », voilà comment se qualifie le professeur de l’université de Bordeaux, Philippe Moretto qui va être aux manettes de la recherche de l’établissement pour les quatre prochaines années. Le fil conducteur de sa carrière - qu’il concède non planifiée - c’est d’avoir toujours été « aux interfaces ». D’être curieux et de favoriser l’interdisciplinarité. Originaire de la métropole girondine, il y suit son parcours scolaire puis universitaire jusqu’à sa thèse en 1987 et son poste de maître de conférences un an plus tard. Il intègre alors le Centre d’études nucléaires Bordeaux-Gradignan (CENBG), laboratoire dont il était à la tête il y a encore quelques jours. Dès le départ, il choisit la physique... mais pas que.

Se mettre au service de l’interdisciplinarité

« Le développement de techniques à partir d’outils en physique nucléaire au service d’autres disciplines a orienté toute ma recherche ». Lors de sa thèse puis à ses débuts au CENBG, les applications sont déjà biomédicales. Plus tard, en tant que responsable scientifique de la plateforme Aifira qu’il a conçue, il collabore à différents projets dans des domaines tels que l’archéologie, celui des nanoparticules, des matériaux... « C’était vraiment très enrichissant de côtoyer toutes ces nouvelles communautés de chercheurs, de se mettre au service de l’interdisciplinarité ». L’équipe de recherche qu’il a créée à l’interface entre physique et biologie est dirigée aujourd’hui par un biologiste.

Nommé professeur en 1997, il s’est aussi beaucoup investi dans l’enseignement, et tient encore à garder aujourd’hui le contact avec les étudiants lors de cours et TD en licence. Il a longtemps été responsable de mention des masters de physique, et a créé un parcours professionnel en instrumentation nucléaire en 2009. « Même si l’aspect recherche fondamentale est important dans notre domaine, on doit aussi préparer nos étudiants à entrer en entreprise et c’est valorisant et motivant de les aider à s’insérer. »
Avec cette même volonté de se mettre « au service de », il se présente en 2011 à la direction du CENBG, laboratoire auquel il se dit profondément attaché. Il le quitte aujourd’hui après avoir continué à ancrer le laboratoire sur son territoire à Gradignan, initié un projet de rénovation du site et lancé des actions de communication. « C’est un passage obligé, quand on est un laboratoire qui revendique le mot nucléaire dans son intitulé, de l’ouvrir au public. Aujourd’hui on accueille plus de 30 stages découvertes de collégiens par an et jusqu’à 500 personnes lors de nos journées portes-ouvertes ».

Réinvestir le lien avec les unités de recherche

C’est avec la même vision d’ancrer l’université dans son territoire et faire que le grand public s’approprie le campus et la recherche qu’il a accepté de se présenter en tant que vice-président recherche. Même s’il avoue avoir été très étonné – mais aussi flatté – d’être appelé à cette fonction par Manuel Tunon de Lara. A 57 ans, il se lance dans cette nouvelle aventure avec enthousiasme et l’envie de travailler en équipe avec les autres membres de la présidence.
« On a vu les structures beaucoup évoluer ces quatre dernières années, parfois à marche forcée. Et même s’il y a eu la reconnaissance grâce aux grands projets du Programme des investissements d’avenir notamment, il faut pérenniser tout cela ». Il souhaite réinvestir le lien entre les laboratoires et la présidence. « Il faut remettre les unités de recherche au cœur du dispositif, que les communautés partagent les enjeux et stratégies de l’établissement et qu’elles puissent se structurer en créant des pôles très visibles ».
Le lien avec les laboratoires mais aussi les tutelles, le territoire et l’ensemble des acteurs sociétaux, voilà ce qui sera au programme de sa feuille de route. Un programme chargé auquel il prendra un peu de temps pour continuer à restaurer des véhicules de collection ou encore partager quelques moments de voile en famille...