Quatre Bordelais lauréats 2021 de l’Institut universitaire de France
L’Institut universitaire de France récompense les enseignantes-chercheuses Agnès Nadjar, Laetitia Guerlain, Clémence Cardon-Quint et l'enseignant-chercheur Élif Hindié de l’université de Bordeaux en les nommant membres pour cinq ans.
- 14/06/2021
Agnès Nadjar (en haut à g.), Laetitia Guerlain (en haut à d.), Clémence Cardon-Quint (en bas à g.) et Élif Hindié (en bas à d.) © DR
Créé en 1991, l’Institut universitaire de France (IUF) a pour objectif de donner « l’oxygène » cognitif aux enseignants-chercheurs qu’il récompense pour leur créativité, leur rigueur scientifique et leur prise de risque interdisciplinaire. Nommés pour une durée de cinq ans, les lauréats sont sélectionnés par un jury international et bénéficient d’une décharge d’enseignement à hauteur de deux tiers de leurs charges d’enseignement, d’une prime et d’une dotation budgétaire.
La mission de l’IUF est de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité, en poursuivant trois objectifs :
- Encourager les établissements et les enseignants-chercheurs à l’excellence en matière de recherche, avec les conséquences positives que l’on peut en attendre sur l’enseignement, la formation des jeunes chercheurs et plus généralement la diffusion des savoirs ;
- Contribuer à la féminisation du secteur de la recherche ;
- Contribuer à une répartition équilibrée de la recherche universitaire dans le pays, et donc à une politique de maillage scientifique du territoire.
Cette année, quatre enseignants-chercheurs de l’université de Bordeaux sont nommés par l’IUF à compter du 1er octobre 2021 par arrêté de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en date du 12 mai 2021 :
Agnès Nadjar, nommée membre junior
Agnès Nadjar est professeur de neurosciences à l’université de Bordeaux et membre de l’équipe Physiopathologie de l'équilibre énergétique et obésité au sein du Neurocentre Magendie (Inserm et université de Bordeaux – Bordeaux Neurocampus). Elle est l’une des spécialistes mondiales des interactions entre nutrition et cerveau. Ses travaux pionniers quant à l’effet des nutriments sur la fonction microgliale et les processus de neuroinflammation ont pour objectif d’aboutir au développement des traitements innovants dans la lutte contre l’obésité.
« Intégrer cette prestigieuse institution est un réel honneur, se réjouit Agnès Nadjar. Grâce à l’IUF, je vais bénéficier de davantage de temps et de financement pour mener à bien mes recherches. Cette sérénité qui m’est offerte pour les 5 années à venir, cet « oxygène cognitif » pour paraphraser l’IUF, me servira de tremplin vers de nouveaux résultats de recherche de premier plan dans la compétition internationale. Ceci me permettra d’être encore plus créative et de prendre encore davantage de risques afin de faire avancer la lutte contre l’obésité. »
L’Administrateur de l’IUF, Olivier Houdé, félicite les Lauréats Juniors et Seniors 2021, distingués pour leurs qualités scientifiques exceptionnelles et, parmi eux, les 14 premiers membres aux profils Innovation et Médiation.
— IUF (@InstUnivFr) June 3, 2021
La liste des lauréats : https://t.co/ESHkC84chMpic.twitter.com/qvIz5K2luh
Laetitia Guerlain, nommée membre junior
Laetitia Guerlain est maître de conférences en histoire du droit à l’université de Bordeaux (et professeur à partir du 1er septembre 2021), rattachée à l’Institut de recherche Montesquieu. Dans la perspective d’une histoire intellectuelle du droit décloisonnée, ses travaux portent sur l’histoire de la science et des savoirs juridiques à l’époque contemporaine. Ils visent à comprendre la manière dont les savoirs portant sur le droit sont produits, formalisés et circulent. Soucieuse de dialoguer avec les autres disciplines, elle s’intéresse plus particulièrement à l’histoire des relations entre le droit et les savoirs extra-juridiques (sociologie et anthropologie en particulier).
Son projet d’IUF cherche à documenter les formulations et problématisations successives dont les rapports entre droit et sciences de l’Homme ont fait l’objet aux XIXe et XXe siècles. Il vise à analyser les enjeux de l’utilisation, large mais peu visible, des sciences de l’Homme (anthropologie, ethnologie, ethnographie, folklore, archéologie...) par les juristes, afin de comprendre de quelle manière ces savoirs informent la réflexion juridique.
L’IUF représente une opportunité unique de disposer des moyens de travailler sereinement à un projet intellectuel d’ampleur.
Clémence Cardon-Quint, nommée membre junior au titre de l’innovation
Clémence Cardon-Quint est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de l’université de Bordeaux, et membre du Centre d’études des mondes moderne et contemporainde l’Université Bordeaux Montaigne. Sa thèse sur l’enseignement du français croisait l’histoire des disciplines, la socio-histoire du corps enseignant et l’étude des politiques éducatives (Des lettres au français. Une discipline à l’heure de la démocratisation. 1945-1981¸Rennes, PUR, 2015). Elle a ensuite travaillé sur la fabrique du budget de l’Éducation nationale, de l’explosion scolaire à la LOLF. Elle est co-rédactrice en chef de la revue Histoire de l’éducationet anime, avec Thomas Hélie, le Groupe de recherche sur les affaires budgétaires (XIX-XXIe siècles).
Son projet IUF s’inspire de l’histoire des sciences et des savoirs : elle entend interroger la trajectoire de l’école française, des années 1950 à nos jours, à partir d’une histoire des savoirs produits à son sujet (sociologie, psychologie, économie, sciences de l’éducation, histoire etc.). Des études de cas ciblées sur des controverses, complétées par l’analyse des lieux et modes de médiation entre chercheurs et acteurs, montreront comme la fabrique, la circulation, et les traductions multiples de ces savoirs ont tissé l’univers éducatif contemporain.
Élif Hindié, nommé membre senior
Élif Hindié, professeur de l’université de Bordeaux et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux, est spécialiste dans l’utilisation des radio-isotopes en médecine. Menant ses recherches à l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine (Incia - CNRS, École pratique des hautes études et université de Bordeaux – Bordeaux Neurocampus), il s’intéresse plus particulièrement l’exploration de nouveaux radio-pharmaceutiques pour l’imagerie par tomographie par émission de positons (TEP) et le traitement ciblé des tumeurs par radiothérapie interne vectorisée (RIV). Hormis les diverses collaborations médicales, cette recherche interdisciplinaire, clinique et pré-clinique, est réalisée en collaboration avec des physiciens (notamment le Pr. Christophe Champion du Centre lasers intenses et applications – CEA, CNRSCentre national de la recherche scientifique et université de Bordeaux), des chimistes et biologistes. Parmi les thématiques récentes, Élif Hindié a développé un axe de recherche dédié au ciblage de récepteurs de neuropeptides pour l’imagerie et la thérapie, qu’il mène avec le Dr. Clément Morgat, radiopharmacien, au sein de l’équipe Imagerie multimodale translationnelle de l’Incia.
« Je perçois cette nomination comme une reconnaissance de l’importance de la multidisciplinarité dans la recherche médicale, explique Élif Hindié. Ces interactions sont aujourd’hui facilitées grâce au nouveau paysage de l’université de Bordeaux. L’IUF est par essence un point de rencontre interdisciplinaire où se croisent les idées. J’espère que ceci va être l’occasion de nouvelles interactions. »
Contacts :
Agnès Nadjar
Professeur de neurosciences de l'université de Bordeauxau Neurocentre Magendie
Laetitia Guerlain
Maître de conférences en histoire du droit à l'IRM
Clémence Cardon-Quint
Maître de conférences en histoire contemporaine à l'INSPE et membre du CEMMC
Élif Hindié
PU-PH de l'université de Bordeaux à l'Incia