Six scientifiques du campus parmi les plus cités au monde

Publiée ce mardi 16 novembre 2021 par le groupe Clarivate Analytics, la liste des chercheurs les plus cités au monde inclut 6 scientifiques bordelais, dont 5 issus de laboratoires ayant l'université pour co-tutelle.

  • 16/11/2021

© Clarivate © Clarivate

Chaque année, Clarivate Analytics, spécialiste des analyses de la production scientifique, publie la liste des Highly cited researchers, c’est-à-dire les chercheurs qui ont eu une influence significative au travers la publication d’articles scientifiques dans 21 champs de recherche.

Cette année, 6602 chercheurs de 70 pays différents ont été sélectionnés sur la base du nombre d’articles hautement cités qu’ils ont produits pendant une période de 11 ans, entre janvier 2010 et décembre 2020. Ils peuvent avoir publié dans un seul des 21 champs de recherche ou de façon pluridisciplinaire dans plusieurs de ces domaines.

L’impact du nombre des Highly cited researchers est particulièrement important dans plusieurs classements internationaux dont celui de Shanghai, qui attribue 20 % du score total de chaque université sur la base de ce critère. D’où l’importance également pour les chercheurs, et les établissements en général, que les publications soient signées selon des règles précises et homogènes.

Parmi les 1% de chercheurs dont les travaux ont été le plus cité par leurs pairs figurent 6 chercheurs bordelais, dont 5 sont issus de laboratoires pour lesquels l'université est cotutelle :

Didier Astruc © DR

Didier Astruc, cité dans la catégorie Chimie

Didier Astruc est professeur émérite à l’Institut des sciences moléculaires (ISM – CNRSCentre national de la recherche scientifique , Bordeaux INP et université de Bordeaux) et chimiste des nanosciences. Ses recherches portent sur des nanosystèmes, à l’interface entre les nanoparticules métalliques et les macromolécules arborescentes, pour concevoir de nouveaux capteurs, vecteurs de médicaments et catalyseurs dans l’esprit de la chimie verte. Il a publié une dizaine de livres d’enseignement et de recherche en chimie organométallique, catalyse et électronique moléculaire, et est l'auteur nombreuses publications scientifiques. Actuellement, il développe avec son équipe d’étudiants, et en collaboration avec plusieurs équipes chinoises, de nouveaux nanocatalyseurs recyclables dans le domaine de l’énergie. Il a été élu membre de l’Académie des sciences en décembre 2019 dans la section Chimie.

Erwan Bézard © DR

Erwan Bézard, cité dans la catégorie Pluridisciplinaire

Erwan Bézard est directeur de recherche Inserm, fondateur de l'Institut des maladies neurodégénératives (IMNInstitut des maladies neurodégénératives - CNRSCentre national de la recherche scientifique et Université de Bordeaux – Bordeaux Neurocampus) et neurobiologiste. Avec son équipe, il développe depuis plus de 20 ans une recherche translationnelle pour améliorer la prise en charge médicale de la maladie de Parkinson. Il est connu pour ses travaux sur les mécanismes compensatoires qui masquent la progression de la maladie de Parkinson, la physiopathologie des dyskinésies induite par la lévodopa, les mécanismes intimes de la mort cellulaire dans la maladie de Parkinson, la modélisation de la progression de la maladie et le développement de nouvelles stratégies pour soulager les symptômes et/ou ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Ses travaux récents sur les synucléinopathies contribuent à orienter les développements thérapeutiques actuels. Il a reçu des prix internationaux et nationaux en reconnaissance de ses contributions et a récemment obtenu une bourse ERC Synergy Grant en 2020.

Sylvain Delzon © Christophe Maître / INRAE

Sylvain Delzon, dans la catégorie Sciences végétales et animales

Sylvain Delzon est directeur de recherche INRAE au sein du laboratoire Biodiversité, gènes et communautés (Biogeco - INRAE et université de Bordeaux). Il défie les lois de la cavitation pour étudier la réponse des forêts au changement climatique. Sur le terrain avec un monitoring in situ, où il évalue l'impact du changement climatique sur la phénologie et la physiologie des arbres pour mieux comprendre leur réponse et répartition (forêts de Troncais et Pyrénéennes), mais également en laboratoire grâce au développement de prototypes, tel que le Cavitron, qui lui permettent de mesurer la résistance à la sécheresse d’espèces forestières du monde entier. Il travaille actuellement sur le dépérissement des arbres forestiers notamment dans les forêts de Séquoia en Californie (en partenariat avec les Universités de Stanford et Berkeley) où les plus grands arbres du monde sont actuellement menacés.

Francesco d'Errico © Brent Stirton

Francesco d’Errico, cité dans la catégorie Sciences sociales

Francesco d’Errico est directeur de recherche CNRS au laboratoire De la préhistoire à l’actuel : culture, environnement, anthropologie (Pacea - CNRSCentre national de la recherche scientifique , ministère de la Culture et université de Bordeaux). Il consacre ses recherches à l’évolution cognitive des homininés fossiles et des premiers hommes modernes à travers l’analyse de leurs représentations symboliques, de leurs comportements techniques et de leur relation à l’environnement. Ses travaux ont remis en question le modèle longuement accepté d’une révolution symbolique correspondant à l’arrivée des hommes anatomiquement modernes en Europe, il y a 40 000 ans. Ils ont démontré que des parures, gravures, pigments et outils élaborés en os étaient déjà utilisés en Afrique il y a au moins 80 000 ans, remettant ainsi en cause les scénarios traditionnellement admis pour l’origine des comportements modernes. L’originalité de ses travaux réside dans son aptitude à combiner l’étude des vestiges archéologiques avec l’expérimentation, l’analyse de phénomènes naturels et les données ethnographiques. Il a reçu la médaille d’argent du CNRSCentre national de la recherche scientifique en 2014, une ERC Advanced Grant en 2010 et une ERC Synergy Grant en 2020.

Joel Swendsen © DR

Joel Swendsen, dans la catégorie Psychiatrie et psychologie

Joel Swendsen est directeur de recherche CNRS à l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine (Incia - CNRS, École pratique des hautes études EPHE et université de Bordeaux) et directeur d’études cumulant à l’EPHE. Ses recherches sont axées sur la compréhension des facteurs de risque et des causes des troubles mentaux à travers l’utilisation des technologies mobiles, domaine dans lequel il est reconnu comme pionnier. Ses travaux utilisent ces outils pour surmonter les principales limites des paradigmes de recherche traditionnels peu adaptés à l’étude des phénomènes de santé mentale en temps réel et dans les contextes naturels de la vie quotidienne. Pour ses contributions aux domaines de la psychiatrie et de la psychologie, Joel Swendsen a reçu le prix Marcel Dassault « Chercheur de l’année » 2014 de la Fondation Fondamental et le Grand Prix Halphen de l’Académie des sciences en 2019.

Un sixième chercheur bordelais sur la liste

Jean-Pierre Wigneron, directeur de recherche INRAE au laboratoire Interactions sol plante atmosphère (ISPA - INRAE et Bordeaux Sciences Agro) est également parmi les chercheurs les plus cités au monde dans la catégorie Pluridisciplinaire.

Comment est obtenu ce classement ?

Afin de valoriser leurs travaux de recherche et ceci dès leur thèse, les chercheurs publient des articles dans des revues scientifiques, nationales ou internationales, dont les plus connues sont Nature et Science. Chaque publication est un rapport décrivant les résultats d’une recherche originale, écrit et publié selon certaines règles.

Ces articles sont soumis à un comité de lecture indépendant d’une revue adéquate et doivent contenir suffisamment d’informations (observations, méthodes, etc.) pour être jugés voire même répétés le cas échéant. Ces résultats sont rendus disponibles à la communauté scientifique, et peuvent être ultérieurement utilisés puis cités à leur tour par d’autres chercheurs dans de nouvelles publications.

Ce sont ces citations qui sont utilisées pour établir la liste des chercheurs les plus cités. En effet, plus des publications sont relayées par d’autres chercheurs, plus le ou les scientifiques signataires montent dans le classement. Cette analyse s’appuie sur le « Web of Science », la plateforme de bases de données bibliographiques.

Thèmes :

Contacts :

Didier Astruc
Professeur émérite de l'université de Bordeaux à l'ISM

Erwan Bézard
Directeur de recherche Inserm à l'IMN

Sylvain Delzon
Directeur de recherche Inrae au laboratoire Biogeco

Francesco d'Errico
Directeur de recherche CNRS au laboratoire Pacea

Joel Swendsen
Directeur de recherche CNRS à l'Incia

Jean-Pierre Wigneron
Directeur de recherche INRAE au laboratoire ISPA