Un laboratoire de recherche bordelais développe l’IRM de demain
Le Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB, CNRS/université de Bordeaux) vient d’obtenir un financement européen FET-Open du programme Horizon 2020 pour le projet PrimoGaia, qui vise notamment à poser les bases technologiques d’un nouveau type d’appareil IRM pouvant, à terme, être utilisée chez l’homme et fonctionnant à très faible champ magnétique.
- 29/11/2019
Photomontage illustrant le prototype d’IRM à bas champ développé au CRMSB © CRMSB
Après des décennies de développements d’instruments IRM dans le domaine des hauts et ultra-haut champs magnétiques, le projet PrimoGaia propose une stratégie complémentaire et de rupture basée sur des champs magnétiques ultra-faibles comme le champ magnétique terrestre (46 microtesla à Bordeaux). La perte en sensibilité inhérente à l’utilisation des champs faibles sera compensée par la technique de transfert d’énergie.
PrimoGaia a pour but de développer une nouvelle méthode d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de cartographie de l'activité enzymatique dans les tissus biologiques, ainsi qu'à poser les bases technologiques d’un nouveau type d’appareil IRM pouvant, à terme, être utilisée chez l’homme et fonctionnant à très faible champ magnétique.
Plus léger, moins coûteux dans une démarche durable
La cartographie de l’activité enzymatique par IRM est une des thématiques de recherche phare du Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB, CNRS/université de Bordeaux). Elle avait été jusqu'à maintenant montrée sur des modèles murins. Le projet PrimoGAIA permettra de passer à une échelle supérieure avec la construction d’une IRM compatible « homme ». Les retombées scientifiques et économiques sont importantes pour le diagnostic et le pronostic des pathologies dans lesquelles les dérèglements enzymatiques jouent un rôle majeur : mucoviscidose, polyarthrite rhumatoïde, tumeurs. La méthode pourrait aussi se révéler utile pour l'industrie pharmaceutique dans les processus de contrôle de médicaments.
L'utilisation d'une instrumentation légère et moins coûteuse basée sur des champs magnétiques très faibles laisse envisager la diffusion de la nouvelle stratégie dans des environnements aujourd’hui inaccessibles à l’IRM (médecine humanitaire). Elle est également pleinement intégrée dans une démarche durable puisqu’elle ne nécessite pas d’Hélium comme les IRM classiques.
L'objectif de l'appel à projet FET-Open (Future and Imaging Technologies) du programme H2020 de la commission européenne, ayant retenu le projet PrimoGaia, est de financer des projets de recherche visionnaires, interdisciplinaires, rapprochant la science et l'ingénierie pour transformer l'excellence scientifique de l'Europe en avantage compétitif.
Ce projet est porté par le professeur d'université Jean-Michel Franconi (CRMSB).
Pour en savoir plus : site de l'Institut des sciences biologiques du CNRSCentre national de la recherche scientifique
Contacts scientifiques
Jean-Michel Franconi
Enseignant-chercheur et porteur de PrimoGaia
Sylvain Miraux
Directeur RMSB