Une Chaire Fulbright pour l’université
Le laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO) accueille Timothy Deming, professeur à UCLA, lauréat de la prestigieuse chaire Tocqueville-Fulbright 2015-2016. Cette chaire est attribuée chaque année à seulement un ou deux établissements d’enseignement supérieur français qui leur permet d'accueillir un chercheur américain de renom sur la même période.
- 15/02/2016
Professeur de Bio-ingénierie, de Chimie et de Biochimie à la University of California Los Angeles (UCLA), il mènera des travaux de recherche et enseignera à l'université de Bordeaux. Il a été accueilli au sein du Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO) de l'université de Bordeaux pour 6 mois par Sébastien Lecommandoux, Directeur du LCPO. Rencontre.
Pourquoi Bordeaux ?
Timothy Deming. En raison d’une collaboration qui date d’il y a déjà 14 ans ! En 2002, le professeur Lecommandoux m’a invité pour la première fois à participer à un séminaire, et depuis, notre collaboration n’a cessé d’accroitre. En 2010, nous avons lancé un projet multinational, inter-universitaire financé par une bourse de l’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) dans le domaine de la chimie des polymères. Suite à ce projet, pendant deux mois au printemps 2012, je suis venu pour la première fois en tant que professeur invité à l'université de Bordeaux. En 2013 et 2014, des ateliers ont été organisés aussi bien à UCLA qu’à l'université de Bordeaux, et ils ont permis de réunir des chercheurs des deux côtés de l’Atlantique.
Au cours des dernières années, nous avons tissé un partenariat actif et très solide que nous souhaiterions étendre à d’autres domaines de recherche, ainsi qu’à d’autres projets tels que les programmes d’échanges d’étudiants et l’encadrement conjoint des étudiants de troisième cycle par les deux universités.
Quels sont les atouts particuliers de l'université de Bordeaux dans votre domaine ?
T.D. Le laboratoire dirigé par le professeur Lecommandoux dispose d’une expertise qui est très complémentaire de l’expertise de mon propre labo à UCLA. Bien que les deux laboratoires mènent des recherches dans le domaine des chaînes de polymères, Bordeaux a de l’avance dans celui de la formation des chaînes et de la caractérisation des polymères tandis que UCLA a des compétences spécifiques dans le domaine de la synthèse et de la modification des polymères.
En travaillant ensemble, nous serons en mesure de réaliser des progrès considérables, en particulier concernant les biopolymères – basés sur des matériaux synthétiques pouvant imiter les propriétés des matériaux naturels. Le but de nos recherches conjointes est de parvenir au développement de biopolymères pouvant être utilisés pour les applications etdiagnostics médicaux (régénération des tissus, traitements thérapeutiques, expériences biologiques, etc.)
Quel est le sujet de votre conférence d’ouverture ?
T.D. Elle sera naturellement orientée sur l’objet de mes recherches ici, à savoir les biopolymères, et la façon de créer des polymères synthétiques reproduisant les propriétés des matériaux polymères naturels tels que les virus, tissus et protéines. Je présenterai et j’analyserai ce domaine qui implique l’étude des structures biologiques afin de comprendre leurs propriétés et interactions, puis de recréer ces dernières avec des matériaux synthétiques inspirés du naturel pour créer des polymères qui interagissent de façon positive avec l’organisme humain.
Que souhaitez-vous accomplir au cours de votre séjour à Bordeaux ?
T.D. Au cours des six prochains mois, nous souhaiterions structurer et élargir la collaboration entre UCLA et l'université de Bordeaux. Une des idées principales sur lesquelles nous travaillerons avec le Professeur Lecommandoux est la création d’un laboratoire virtuel du CNRSà UCLA, disposant de ressources dédiées, où des chercheurs américains et français pourront travailler ensemble sur des projets communs.
Mais la curiosité d’un chercheur n’est jamais satisfaite. Donc même si je pense que nous aurons bien progressé sur ces projets d’ici le mois de juillet, je suis également convaincu que je vais découvrir, au cours de mes travaux ici, de nombreuses nouvelles idées et questions qui donneront naissance à de nouveaux projets de recherche communs !
Comment vous a-t-on accueilli et intégré jusque-là ?
T.D. Malheureusement, impossible d’éviter la tonne de paperasse administrative lorsqu’on arrive dans un nouveau pays. Le Centre d’accueil pour les chercheurs internationaux m’a aidé en me communiquant les informations nécessaires pour que je puisse accomplir les différentes démarches administratives. Au laboratoire, l’équipe a été très chaleureuse et accueillante. Ce qui m’a aidé, c’est que je connaissais déjà assez bien Bordeaux, même si la ville a bien changé ces dix dernières années. Au cœur de la ville et sur les sites du campus, de nouveaux bâtiments ont été construits et d’anciens bâtiments ont été rénovés.
Comme mon séjour dure 6 mois cette fois-ci, ma famille et moi espérons en profiter au maximum pour visiter davantage la région et la France. Mais pour le moment, pendant ces mois d’hiver, nous nous contenterons de nous installer avec ma fille de quatre ans qui va déjà à l’école ici et qui est ravie de sauter dans les flaques d’eau sur le chemin, car nous ne connaissons pas ces pluies à Los Angeles !
Plus d’informations sur la Chaire Tocqueville - Fulbright
La Chaire Tocqueville - Fulbright a été créée en 2005 par la Commission franco américaine (Fulbright Commission) avec un financement du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche et du Département d'Etat Américain.