Réplique d'un morceau de phalange de Dénisovien © Thilo Parg

Un morceau de phalange provenant de la grotte de Dénisova (Sibérie) et contenant de l’ADN exceptionnellement préservée a permis d’obtenir, en 2010, la séquence de son génome et a mis en évidence une population humaine inconnue jusque-là, les Dénisoviens, proche des Néandertaliens. Toutefois, sa morphologie est encore peu connue, par manque d’ossements identifiés.

Une équipe de l’Institut Jacques Monod (unité CNRS, Université de Paris) a mesuré et photographié un autre fragment de phalange, provenant lui aussi de la grotte de Dénisova. Grâce à la génomique, ils ont montré que ce fragment correspondait à la partie manquante de la célèbre phalange qui avait permis de déchiffrer le génome Dénisovien.

Avec Isabelle Crèvecœur et Bruno Maureille du laboratoire Pacea* (chercheurs CNRS, unité CNRS, ministère de la Culture et université de Bordeaux) et des collègues de l’université de Toronto (Canada), les scientifiques ont comparé ce fragment aux phalanges de Néandertaliens et d’humains anatomiquement modernes. Leur analyse a montré que la phalange est très proche de celles des humains modernes et plus éloignée de celles des Néandertaliens. Cette proximité contraste avec les molaires et la mandibule récemment identifiée au Tibet qui possèdent des caractères plus archaïques.

Cette mosaïque de caractéristiques morphologiques interroge les scientifiques, à la recherche de nouveaux ossements qui permettront de mieux caractériser cette « troisième » humanité.

 Source : CNRS - Lire le communiqué de presse

*De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie