Une semaine au cœur d’une radio nationale
Chercheur de l’université dans le domaine des fibres optiques à l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB - Bordeaux INP, CNRS et université de Bordeaux), Sylvain Danto a passé une semaine début novembre dans le service Santé, sciences, environnement (SEE) de la rédaction de France Inter à la Maison de la Radio. Il partage son expérience.
- 02/12/2021
Studio lors de la matinale de France Inter © Sylvain Danto
« Grâce au principe de l'immersion type "Vis ma vie" proposée par l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information, j'ai eu l’occasion d’appréhender les grandes lignes de la fabrication d'un journal dans un grand média généraliste national. Ce stage s’est déroulé en novembre sous la tutelle de Sophie Bécherel, cheffe adjointe du service Santé, sciences, environnement (SEE).
Les temps forts se sont succédé à bon rythme au cours de cette semaine d’immersion. J’ai participé quotidiennement aux réunions de rédaction du matin en vue de la préparation des journaux du 13 heures avec le directeur adjoint de la rédaction, Philippe Lefébure, le journaliste présentateur Bruno Duvic ainsi que les chefs de service de chaque rubrique (rédaction internationale, service politique, économie, justice…).
En mode Embedded
Les grands évènements de la semaine proposés et traités par le service SSE furent notamment la couverture de la COP 26 à Glasgow, le départ attendu (et longtemps reporté) de Thomas Pesquet de l’ISS à bord de Crew Dragon ou bien encore la résurgence du COVID-19 entraînant le probable retour du masque à l'école et la possibilité d’une 3e dose de vaccin.

Autre temps fort, j’ai pu m’initier à l'utilisation des logiciels de traitement des dépêches AFP/Reuters avant d’assister à l’interview d’experts commentant la résurgence de la grippe aviaire. Un exercice pratique de montage sonore d'un sujet portant sur le lancement à venir du télescope James Webb m'a permis de toucher du doigt la difficulté majeure des personnes du service "Sciences et santé" de France Inter, à savoir résumer en très peu de temps (généralement moins d'une minute) des messages complexes délivrés par les scientifiques interviewés. Ce séjour m’a également permis la visite des régies et studios de France Inter, la découverte du « bocal » (open space où sont relues et validées toutes les informations) ou bien encore une discussion avec l’équipe de la Terre au Carré.
Une immersion rare mais importante
En ces temps de défiance généralisée vis-à-vis de la science et des médias, il m’apparaît important d’apprendre à communiquer sur les enjeux et les mécanismes de nos univers professionnels respectifs, sur nos méthodes, notre déontologie, pour debugger les fantasmes et les idées reçues.
Pour un scientifique, participer à la vie d’une rédaction pendant cinq jours est une opportunité rare que je ne saurais que trop conseiller pour appréhender les enjeux et les impératifs du métier de journaliste scientifique. J’en retire de nombreux enseignements, que ce soit sur la difficulté à juger de l’intérêt scientifique d’un sujet, de son niveau de technicité ou de la crédibilité de sources, ou encore à choisir des intervenants pertinents et à retranscrire leurs messages, souvent complexes, en des termes concis, accessibles et fidèles. Je tiens à remercier Sophie Bécherel ainsi que la rédaction de France Inter pour leur accueil et leur confiance. J'attends avec impatience de pouvoir accueillir en retour dans nos murs un journaliste scientifique, en espérant que son séjour soit aussi passionnant que le mien. »
Échange chercheurs-journalistes
Chaque année depuis 2003, l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) organise avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation un échange entre chercheurs et journalistes scientifiques. Cet échange, qui prend la forme d’une immersion complète de cinq jours, dans un laboratoire de recherche pour les journalistes ou dans une rédaction pour les chercheurs, vise à croiser les regards et améliorer le dialogue entre le monde de la recherche et celui des médias scientifiques.