i-Share : le projet « santé » qui a le vent en poupe

Avec plus de 12 000 participants déjà impliqués, la e-cohorte i-Share est la plus grande étude jamais réalisée sur la santé des étudiants. A l’occasion de ses 3 ans, dressons le bilan de cette initiative bordelaise XXL qui s’interroge sur la santé et le bien-être des jeunes.

  • 23/05/2016

Mieux connaître et comprendre l’état de santé des étudiants et son évolution pendant au moins 10 ans, c’est l’objectif de l'équipe i-Share. La plateforme propose aux étudiants de participer à différentes études de recherche…et c’est un succès : 12 000 étudiants se sont déjà portés volontaires. Une opportunité extraordinaire pour les scientifiques et médecins qui pourront obtenir des résultats non-biaisés, bénéficier d’une base de données monumentale (chaque nouveau projet alimente la base de données commune), nouer de nouvelles collaborations, pluridisciplinaires et internationales et ainsi faire progresser les connaissances sur les principaux problèmes de santé des jeunes.  

La cohorte, labellisée « Investissements d’avenir » depuis 2011, est fortement soutenue par l’université de Bordeaux et son initiative d’excellence.

Trois questions au Pr. Christophe Tzourio, neurologue et épidémiologiste à l’université de Bordeaux, directeur du Bordeaux Population Health Research Center (U1219) et investigateur principal de i-Share

Quels ont été les éléments marquants de l’année 2015/2016 ?

Avant tout, le succès de la participation : avec 12 000 étudiants, notre développement correspond à la courbe théorique [et idéale !] que nous avions prévue. Cela grâce à un gros travail de terrain, au contact des étudiants que nous rencontrons régulièrement à Bordeaux et à Versailles, mais aussi à la mobilisation de nouvelles universités comme Nice, Grenoble et La Réunion. Enfin, rappelons que i-Share est sur internet – on parle de e-cohorte – et les étudiants des quatre coins du monde peuvent nous rejoindre.

Notre message est passé, les étudiants se mobilisent pour une étude qui les concerne.

Autre succès de cette année : le projet sur l'exploration du cerveau par l'IRM cérébrale a particulièrement suscité l’intérêt des étudiants. 600 ont participé en quelques mois soit plus de 10 examens par jour ! Notre objectif est d'avoir un échantillon de 2 000 volontaires, ce qui en fera la plus grande étude sur la question de l'anatomie et du fonctionnement cérébral sur des sujets de cet âge. L’organisation mise en place par l'équipe d'imagerie IRM pour atteindre cet objectif très ambitieux est extraordinaire et  nous avons eu un soutien très important de l’IdEx Bordeaux et de la région pour l'acquisition d'une machine de dernière génération. Ce volet du projet i-Share sera un objet central de collaborations et de recherches, notamment avec des équipes internationales.

Quels sont vos projets pour 2016/2017 ?

Une dizaine de projets et de collaborations sont en cours de développement avec des chercheurs français mais également étrangers (Kyoto, Lausanne, Toronto ou Sydney) et devraient se concrétiser l'an prochain.

De plus en plus d’institutions nous contactent afin de travailler avec nous et répondre à des questions d'intérêt commun. Les universités, par exemple, sont friandes d’informations sur la santé de leurs étudiants pour monter de nouveaux projets ou pour comparer leurs résultats avec ceux d’autres établissements, pour agir et augmenter le bien-être de tous.

Quelques exemples concrets de projets en cours ou qui démarreront prochainement :

  • Une étude sur l’infection gynécologique Chlamydia trachomatis initiée par nos collègues de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et soutenue par le Ministère de la santé. Les chercheurs vont suivre 4 000 étudiantes volontaires afin de tester des stratégies de dépistage et de traitement de cette infection responsable de nombreux cas de stérilité. Sans l'infrastructure i-Share, recruter autant de volontaires serait tout simplement impossible.
  • Un projet d'intervention sur le stress basé sur une application web et mobile, développée par une psychiatre de Bordeaux. Après une phase de démonstration de concept qui est en cours, nous verrons comment réaliser une étude d'impact beaucoup plus large.
  • L’expérimentation, en collaboration avec l’université de Cincinnati, d’un objet connecté permettant de mesurer des biomarqueurs au niveau de la peau, comme le glucose et le cortisol. Mesurer en continu et de façon non invasive ces biomarqueurs ouvre des perspectives passionnantes sur des études en vie réelle.

Ces projets dans des domaines aussi variés enrichissent la cohorte et permettent de développer de multiples collaborations !

Pourquoi l’étude intéresse-t-elle autant les étudiants ?

« Suis-je différent ? » est une des questions que se posent les étudiants qui nous rejoignent. Mieux se connaître et pouvoir se situer par rapport à leurs pairs est une de leurs motivations. Mais c’est surtout la possibilité de participer à une grande étude scientifique qui les motive le plus, comme ils nous l'ont dit lors d'une enquête. C’est pourquoi nous sommes complètement transparents sur la protection de leurs données et sur les résultats via des restitutions collectives et individuelles.

Les étudiants de la cohorte ne sont pas de simples cobayes : ils sont également acteurs de la recherche et s'approprient i-Share. Ainsi, des étudiants en master ou thèse en médecine, en épidémiologie et en SHS viennent régulièrement rejoindre notre équipe pour mener leurs projets de recherche.

Ces dernières années, i-Share a su créer un véritable écosystème entre étudiants, chercheurs et divers acteurs de la société, pour faire avancer la recherche.

Objectif 30 000

Vous avez envie de participer à l’étude d’i-Share ? Renseignez-vous sur le site d'i-Share