Climackathon, une première édition réussie
Les 12 et 13 mars derniers a eu lieu le premier climackathon de l’université de Bordeaux. Pendant deux demi-journées, 30 étudiants, scientifiques et personnels ont co-créé des solutions afin de répondre à la problématique suivante : comment engager la communauté universitaire sur le changement climatique et motiver à changer les comportements?
- 12/04/2021
jcomp © freepik
Cet événement, qui devait à l’origine avoir lieu lors de la journée Climat le 22 avril 2020, a pris place en ligne.
Après un éclairage scientifique et pluridisciplinaire proposé par des chercheurs en neurosciences, psychologie sociale et marketing autour des freins et des motivations au changement, les participants se sont répartis en équipes thématiques : mobilité, gestes écocitoyens et production / consommation. A l’aide des techniques du Design Thinking, ils ont pu s’immerger dans les besoins des usagers du campus, problématiser les thématiques, discuter et enfin imaginer et prototyper trois outils, services ou produits qui soient le plus impactant possible à l’échelle de l’établissement. Toutes ces solutions viendront enrichir le plan d’action de la feuille de route des
Challenge Mobilités- La Mobizone

L’équipe « Mobilités » a développé la « Mobizone ». Présentée sous la forme d’une infrastructure en modélisation 3D, la version prototypale se situerait sur le campus de Talence, devant le bâtiment A22, à l’emplacement des espaces réservés au stationnement. L’objectif ? Avoir une zone totalement dédiée aux mobilités douces, qui soit donc à la fois un local à vélos, un lieu de stockage et de réparation, un vestiaire pour les affaires des usagers, et une aire de covoiturage.
Sécurisée, mais pas complètement fermée pour des questions de sécurité, cette mobizone serait proche des bâtiments publics et ce, pour pouvoir être accessible aux personnes à mobilité réduite ou encore avantageuse pour celles éloignées de leur lieu de travail. Visible et connectée aux différentes applications existantes (de l’université ou de TBM ou Talence par exemple), elle encouragerait la création d’une communauté d’usager.e.s pouvant influencer socialement les comportements de tous.
L’équipe a ainsi pensé l’infrastructure dans ses multiples détails : mise à disposition d’outils mécaniques, accès sécurisé par cartes aquipass et / ou applications, aménagements intérieurs (vestiaires, lockers, crochets,…) et même arceaux solaires et végétalisation du bâtiment pour une urbanisation durable.
Une solution très concrète qui pourra nourrir les réflexions autour de la place du vélo et de la mobilité douce à l’université. L’objectif étant également que ce dispositif soit réplicable sur les différents campus du domaine universitaire.
Challenge Gestes Eco-citoyens- ECOllectif

Au cœur des réflexions de l’équipe « Gestes Eco-citoyens », la question suivante : comment embarquer les communautés sur un objectif partagé et motivant ?
Leur réponse a pris la forme d’une application appelée très justement ECOllectif, car mettant au cœur du processus de changement, l’action collective. Le mode de fonctionnement est le suivant : après avoir effectué son bilan personnel dans 4 domaines que sont la mobilité, l’alimentation, l’hygiène et la cosmétique ou encore le numérique (bilan carbone, habitudes quotidiennes,…), chaque usager.e peut recevoir des conseils et des défis à réaliser en équipes directement sur son portable.
Basée sur le partage d’expériences d’une part et d’informations utiles d’autre part (conférence sur la responsabilité numérique, bons plans de tris des déchets,…), cette application collaborative permet ainsi de se mettre en lien au niveau local avec des personnes partageant le même besoin de changement, et d’ainsi nourrir un sentiment de « récompense » à chaque geste éco-citoyen accompli. A l’échelle de l’établissement, elle pourrait être expérimentée dans des services, des bâtiments,… voire même servir de supports au réseau des ambassadeurs de l’université.
Lors des échanges avec les autres participant-e-s, des pistes telles que la gamification de l’interface, ou encore l’idée de personnes pouvant jouer le rôle d’Eco Coaches ont été envisagées. Un système de parrainage pourrait également encourager le bouche à oreille au sein des communautés.
Challenge Consommation, Production

L’équipe « Consommation, Production » s’est quant à elle questionnée sur la responsabilité numérique et la question urgente de la sensibilisation à nos usages causant aujourd’hui jusqu’à 4% des gaz à effet de serre. Leur réponse : un grand panneau éco-conçu et mécanique, sur le modèle des affichages dans les halls de gare, comptabilisant le nombre de mails envoyés à l’échelle de l’établissement. Mis à jour régulièrement, il donnerait l’évolution par exemple journalière de ce chiffre, et le traduirait sous forme d’un indicateur plus visuel et compréhensif comme un thermomètre ou des couleurs différentes. Par exemple, à partir d’un certain nombre de mails, le thermomètre dépasserait le seuil des 37 degrés.
Indexé sur les engagements et objectifs de l’université, présent à différents endroits stratégiques des campus (la version prototypale a été positionnée sur le pont « des étoiles » à Talence), cet outil donnerait à voir largement l’impact de la pollution numérique et la prise de conscience collective en traduisant concrètement l’effort collectif.
Selon la faisabilité et les besoins (chiffres disponibles, indicateurs les plus impactant, objectifs-seuils de l’université), ce prototype pourrait être décliné et adapté sur les différents campus. Et ainsi contribuer à la sensibilisation du plus grand nombre en complément d’autres outils comme la charte des bonnes pratiques.
Outre l’apport de ces idées sur les transitions en cours, qui seront valorisées, le climat kathon a permis d’expérimenter un format d’innovation ouverte favorisant la collaboration entre les différentes communautés universitaires à l’échelle de l’établissement. Son impact, notamment pédagogique, viendra nourrir l’étude INOS (Integrating Open and Citizen Science into Active Learning Approaches in Higher Education) sur la science ouverte et participative à laquelle l’université de Bordeaux participe.