Quand l’université aide à viser juste

Etudiant de 21 ans inscrit en licence Staps à l’université de Bordeaux, Vincent Jeanningros devient volubile lorsqu’il s’agit de son sport. Rencontre avec ce champion universitaire à proximité de son pas de tir d’entraînement.

Vincent Jeanningros © Walter Lapeyre Vincent Jeanningros © Walter Lapeyre

Comment avez-vous découvert ce sport ?

La vocation me vient de mon père qui pratiquait le tir sportif. Comme je l’accompagnais sur les pas de tir, j’ai eu une carabine dans les mains dès mon plus jeune âge. Mais au fil des années, ma préférence a été plutôt vers le pistolet en épreuves de tir à 10 et 50 mètres.

Quel est votre palmarès sportif ?

Depuis ma première compétition à 9 ans, tout se déroule bien pour moi. J’ai notamment été quatre fois médaillé de bronze en pistolets 10, 25 et 50 mètres durant divers championnats d’Europe junior en 2011 et 2012. J’ai eu une médaille d’argent au tir à 10 mètres aux championnats du monde universitaire à Kazan en Russie en 2012. Par équipe, nous y avons été médaillés d’or à 25 et 50 mètres. Je suis également champion de France universitaire 2013 au pistolet à 10 mètres.
En ce moment, je m’entraîne pour les championnats d’Europe qui auront lieu en mars 2014 à Moscou et les mondiaux de septembre en Espagne. J’espère pouvoir améliorer mon classement.
Ces événements sont aussi l’occasion d’obtenir une place pour participer aux Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro. J’essaie de ne pas me stresser inutilement. Le tir est un sport qui mise beaucoup sur la maturité et l’expérience. Des tireurs sont en encore en compétition à plus de 50 ans. J’ai donc encore le temps !

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire ?

C’est ma passion pour le tir qui a toujours déterminé mon lieu d’études. Originaire de Mulhouse en Alsace, j’ai déménagé à Nantes quand je suis entré en pôle Espoir, puis à Bordeaux après mon admission en pôle France au Creps (centre de ressources, d'expertise et de performance sportives). J’avais commencé une première année en licence Staps à l’université de Nantes, puis j’ai suivi les 2e et 3e années ici à Bordeaux. Je me laisse le temps de réfléchir à ce que je veux faire après, en dehors de mes objectifs sportifs. Peut-être professeur de sport…

Comment concilier études et sport de haut niveau ?

C’est très dur de suivre le rythme scolaire et universitaire en devant s’entraîner plusieurs fois par semaine et partir en déplacement durant l’année. Pour les championnats d’Europe, je vais devoir manquer deux semaines de cours ! En 2012 par exemple, j’avais les championnats du monde universitaire en même temps que les examens et j’ai eu d’autres compétitions pendant les rattrapages. Mais je suis assez content d’avoir pu valider chaque année d’études tout en ayant continué à progresser sportivement. C’est déjà un challenge ! J’ai aussi la chance d’avoir le statut de sportif de haut niveau décerné par ministère. Il me permet de bénéficier du déplacement de certaines dates d’examens quand je suis en compétition et de dispenses d’assiduité à certains TD durant mes entraînements. Dans tous les cas, pour suivre une carrière d’athlète, il faut en discuter avec les professeurs et encadrants. Ils sont assez compréhensifs et souvent plus cléments quand ils ont compris les contraintes sportives.

Propos recueillis par Guillaume Cassiède-Berjon

Direction de la communication, communication@u-bordeaux.fr
Mise à jour le 07/01/2014