Trois questions à Dean Lewis, président de l'université de Bordeaux
Dean Lewis, 56 ans, professeur en électronique, a été élu président de l'université de Bordeaux par le Conseil d'administration ce lundi 24 janvier 2022. Il succède à Manuel Tunon de Lara, à la tête de l’établissement depuis 2014. Dean Lewis souhaite une présidence résolument tournée vers ses communautés, personnels et étudiants.
Dean Lewis © Arthur Pequin
Quelles sont vos objectifs pour ce mandat à la présidence de l’université de Bordeaux?
Tout en confirmant les grandes orientations qui ont guidé la création de l’université de Bordeaux, mon projet entend renforcer la prise en compte des enjeux sociétaux et surtout créer les conditions pour que chacune et chacun, personnel ou étudiant, puisse se sentir acteur de cette ambition collective.
Naturellement, il s’agit de conforter le développement et le positionnement fièrement acquis de notre université, grand établissement pluridisciplinaire, ancré dans ses territoires et visible à l’international, porteur d’une formation attractive, adossée à une recherche de premier plan et innovante. Dans ces domaines, les principaux enjeux seront de développer une offre de formation personnalisable et centrée sur la réussite étudiante, de renforcer encore les approches inter- ou transdisciplinaires, en réponse aux défis sociétaux et en bonne intelligence avec les partenaires académiques, les collectivités territoriales et le monde socio-économique.
Outre ces missions premières de l’université, je tiens tout particulièrement au développement de nouveaux axes forts sur les transitions environnementales et sociétales, l’accompagnement de la communauté universitaire dans ses missions et la préservation de l’emploi.
Je suis allé cet automne à la rencontre de nos communautés et je retiens de ces échanges à la fois l’existence d’une ambition partagée et la prégnance des difficultés rencontrées sur le terrain.
En m’appuyant sur une équipe de femmes et d’hommes, d’horizons disciplinaires variés et aux compétences complémentaires, mon ambition est de renforcer la cohésion de notre communauté universitaire, condition pour que l’université de Bordeaux joue pleinement son rôle dans la société.
A quels nouveaux enjeux allez-vous devoir répondre et par quels moyens ?
Il s’agit de franchir une étape importante dans les transitions environnementales et sociétales, pour d’une part mobiliser la communauté universitaire en réponse à l’urgence climatique, d’autre part proposer de nouveaux dispositifs en faveur de la parité, de la diversité et de l’égalité et enfin déployer une politique globale traitant les questions d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique.
Par exemple, nous installerons un nouvel « Institut des transitions » chargé de coordonner à l’échelle de l’établissement les programmes et initiatives en la matière et d’animer un réseau de campus expérimentaux, vivants, solidaires et ouverts sur la société.
Une autre de mes priorités est de favoriser le bien-être au travail et le bien-être à l’étude de la communauté universitaire, personnels et étudiants, en remettant au premier plan la culture du service rendu et la juste adaptation de nos environnements et outils de travail, pour la réalisation de nos missions. Renforcer le sentiment d’appartenance et promouvoir la réalisation personnelle, grâce à une écoute mutuelle et une véritable démarche participative seront des objectifs phares. Une phase de diagnostic fin sera sans doute nécessaire, afin de mieux appréhender les enjeux et contraintes spécifiques à chaque métier ou à chaque environnement de travail.
Il s’agira ensuite de mettre en œuvre de manière collective des réponses concrètes et d’en assurer le suivi.
Un troisième objectif est de limiter l’impact négatif du sous financement des universités, notamment sur le volet masse salariale.
A l’exception des droits d’inscription, car je reste profondément attaché à un accès équitable à l’université, je compte utiliser toutes les marges de manœuvre financières possibles (optimisation pluriannuelle des paramètres budgétaires, diversifications des ressources, dispositifs transitoires d’accès à l’emploi titulaire, etc.) pour réduire l’impact négatif sur l’emploi titulaire du non-financement par l’Etat du glissement-vieillesse-technicité (GVT).
Quel président voulez-vous être ?
Cela fait bientôt 30 ans que je travaille à l’université de Bordeaux. Je suis sincèrement attaché à cet établissement, aux collègues qui le constituent, aux valeurs qu’il porte et à la diversité de ses activités. Fort de mon expérience, je suis prêt à créer une dynamique collective, dans le dialogue et la créativité.
Je souhaite être un président accessible, au service de l’ensemble des communautés de l’université de Bordeaux, le président d’une université engagée dans la société. Je souhaite conjuguer exigence et bienveillance dans mon action.