Bordeaux, le 17 décembre 2013

C’est à 10h12 exactement, heure de Paris, que devrait décoller le satellite Gaia sur une fusée Soyouz ce jeudi 19 décembre depuis le centre spatial de Kourou en Guyane. Sa mission : cartographier en 3D, avec une précision inégalée à ce jour, plus d’un milliard d’étoiles de notre galaxie, la Voie Lactée.
Une centaine de chercheurs et ingénieurs français participent à ce projet de l’Agence spatiale européenne (ESA). Parmi eux, une dizaine de scientifiques du Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB, unité mixte de recherche de l’université de Bordeaux et du CNRSCentre national de la recherche scientifique ), collaborent depuis de nombreuses années pour faire de cette mission un succès.
L’objectif de ce satellite est de cartographier tout le ciel en astrométrie, c’est-à dire en évaluant la position, la distance et le mouvement des étoiles. Le catalogue final comprendra les caractéristiques d’un milliard d’étoiles, un ensemble fondamental pour étudier notre galaxie permettant une analyse détaillée de sa structure en 3D, de son origine et son évolution, ainsi que celles de plusieurs centaines de milliers de quasars, des objets aux confins de l’Univers. Gaia devrait également découvrir et inventorier des dizaines de milliers d’objets inconnus à ce jour : étoiles naines brunes et blanches, supernovae, planètes naines et astéroïdes du système solaire, et exoplanètes. Il sera tellement précis qu’il pourra mesurer l’équivalent du diamètre d’un cheveu distant de 1 000 kilomètres.

Une mission de très longue haleine !
Les premières idées de cette mission datent de 1990, puis la proposition a été soumise à l’ESA en 1993 avant d’être inclue dans son programme scientifique en 2003. Si le lancement a lieu aujourd’hui, la publication du catalogue final des objets stellaires observés par le satellite ne sera disponible qu’en 2021, même si des catalogues intermédiaires seront accessibles avant pour commencer les travaux d’exploration galactique.
30 ans, c’est donc la durée de la mission spatiale Gaia ! Presque rien au niveau du temps astronomique et de l’Univers mais le projet d’une carrière dans la vie des nombreux chercheurs, dont ceux du LAB, impliqués dans ce projet. C’est notamment le cas de Caroline Soubiran, directrice de recherche du CNRSCentre national de la recherche scientifique qui coordonne l’ensemble des observations complémentaires au sol nécessaires pour la calibration en vol des instruments et qui est membre du Gaia Science Team. Elle travaille depuis 15 ans sur le projet et aura la chance d’assister au lancement depuis Kourou.
Depuis la Guyane, au Centre national d’études spatiales (Cnes) à Toulouse, auprès de collégiens de 4e de Saint-André de Cubzac ou encore à l’observatoire de Floirac, tous les chercheurs du LAB auront la tête dans les étoiles et le coeur qui battra un peu plus vite ce jeudi à 10h12

Mise à jour le 03/01/2014