Collections préhistoriques
Les collections de Préhistoire sont au cœur de la vie du laboratoire PACEA. En effet, tous les travaux de recherche se font à partir d’objets issus de fouilles archéologiques.
La plupart des séries étudiées par les chercheurs et les doctorants sont des séries d’étude, qui transitent au laboratoire pour des temps plus ou moins longs, avant de rejoindre l’endroit où elles seront conservées de manière définitive (musée, centre de conservation...)
Mais, il existe aussi un fond patrimonial de préhistoire, qui appartient à l’université, et qui est composé de séries archéologiques et de séries de référence.
L’histoire du fond patrimonial démarre avec le professeur G. Malvesin-Fabre, qui crée, en 1956, la chaire de préhistoire à l’université de Bordeaux. Il rassemble du matériel, provenant d’un fond ancien de la faculté de médecine de Bordeaux, et des collections privées, notamment la collection Neuville.
Ces collections, composées de multiples séries réunissant quelques-uns des sites les plus prestigieux de la préhistoire, tant en France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Auvergne, Midi-Pyrénées, Limousin, terrasses du Tarn, de la Garonne, vallée de la Somme) qu’à l’étranger (Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne) ont servi à établir les bases des séquences chronologiques du Paléolithique.
G. Malvesin-Fabre est aussi à l’origine de la plus importante des séries de référence, une ostéothèque constituée de crânes et d’ossements des grands mammifères (bison, cheval, renne, cerf, loup, hyène, ours), représentés à l’époque préhistorique. A la suite de G. Malvesin-Fabre, F. Prat et F. Delpech ont développé cette ostéothèque en y ajoutant des squelettes d’oiseaux et de la microfaune (rongeurs, insectivores…).
L’ostéothèque est utilisée pour déterminer, par comparaison, les fragments osseux trouvés dans les sites préhistoriques.
La lithothèque est une autre série de référence, dans laquelle on trouve des échantillons des différentes roches dures aptes à la taille : plusieurs types de silex d’Aquitaine (Bergeracois, Sénonien, Fumélois, Belvès, jaspéroïdes…), de Touraine (silex du Grand Pressigny), roches plus ou moins siliceuses (quartz), magmatiques, métamorphiques (quartzites, schistes, radiolarite) ou volcano-sédimentaires diverses (cinérite). Son but est d’aider les spécialistes des outils à reconnaître la provenance des roches utilisées par les Préhistoriques.
De nouvelles séries sont en train de voir le jour.
La première est composée d’objets fabriqués lors d’expérimentations de taille de roches. On y trouve des outils, des blocs, des produits de débitage ou de façonnage, qui sont l’œuvre des plus grands préhistoriens tailleurs français tels que F. Bordes, J. Tixier, J. Pelegrin, M. Lenoir.
Est également en cours de création, une collection de lames minces de sédiment, permettant, par lecture au microscope des microstructures (micromorphologie), d’illustrer les processus géologiques rencontrés dans les sites préhistoriques.
Outre le rôle qu’elles jouent pour la recherche, les collections sont utilisées par les enseignants.
Réparties dans le laboratoire et dans un dépôt extérieur de 300 m2, les collections possèdent plus de 3000 bacs ou tiroirs. Elles sont inventoriées dans plusieurs bases de données.