Ashley Castellanos Jankiewicz, son combat contre l'obésité

Ashley Castellanos Jankiewicz est doctorante en neurosciences à l’université de Bordeaux au sein du Neurocentre Magendie. Elle a été cette année finaliste régionale et lauréate du prix du jury du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Portrait d’une jeune chercheuse solaire.

Ashley Castellanos Jankiewicz © MT180 CPU-CNRS – David Pell Ashley Castellanos Jankiewicz © MT180 CPU-CNRS – David Pell

Titre de sa thèse : La signalisation des sels biliaires dans le cerveau et son rôle dans le contrôle de la balance énergétique.

Ashley Castellanos Jankiewicz est gourmande. Elle aime la raclette, le magret de canard - les frites (plus la sauce), le vin et le fromage. Mais comme elle est diététicienne, elle sait garder un équilibre alimentaire. Et pour mieux comprendre l’influence du cerveau sur nos comportements alimentaires, elle est doctorante en neurosciences. Car Ashley est particulièrement concernée par le problème mondial de l’obésité. Un fléau mortel que la jeune femme souhaite, par ses recherches, contribuer à combattre.

Citoyenne du monde

Née au Mexique il y a 29 ans d’une mère américaine, professeur de langues et d’un père mexicain, vétérinaire spécialisé dans la nutrition et enseignant chercheur à l’université du Yucatán, Ashley a grandi à Mérida (province du Yucatán) avec ses deux frères ainés dans un environnement multiculturel (ses parents se sont rencontrés à Paris…). Sur les traces de son père, la jeune fille se lance dans des études de nutrition, mais contrairement à lui, s’intéresse plutôt aux humains. Grâce à des financements du gouvernement mexicain et le soutien inconditionnel de sa famille, elle part faire un master 1 aux Pays Bas –Research Master in Cognitive and Clinical Neurosciences, Maastricht University- puis choisit Bordeaux pour son stage de master 2 « recherche ».
« J’ai vu mes parents heureux et épanouis dans leur vie professionnelle, cela m’a inspiré à aller chercher moi aussi plus loin que ma ville, ma culture, mon pays. Je voulais faire de la recherche et des neurosciences pour comprendre le rôle du cerveau dans le contrôle de l’appétit et de la satiété. L’université de Bordeaux avec Bordeaux Neurocampus cochait toutes ces cases. »   Aux consultations dans un cabinet spécialisé, Ashley préfère travailler avec des rongeurs et être devant  la paillasse de laboratoire.  Elle intègre le Neurocentre Magendie en 2015 et démarre ses travaux sous la direction du docteur Daniela Cota, chef d’équipe du laboratoire Balance Energétique et Obésité de cet institut de recherche.  « Mon projet est basé sur une approche 100% expérimentale, car nous travaillons avec des modèles animaux obèses dans le but de découvrir comment notre cerveau régule notre prise alimentaire et notre poids . »

« J’ai faim, elle est où la raclette ? »

La piste : les sels biliaires, ces molécules qui servent à digérer ont aussi un rôle à jouer dans le contrôle de la prise alimentaire, car elles sont capables d’activer des neurones qui provoquent la sensation de la satiété. (voir la vidéo). Passionnée par son sujet, Ashley s’inscrit au concours « Ma thèse en 180 secondes ». « En tant que scientifique, notre responsabilité est de partager notre travail avec le plus grand nombre de personnes, cela devrait être une obligation » affirme la doctorante.  Ce concours nous aide à sortir de notre complexité, à expliquer nos recherches de façon claire et dynamique, c’est un très bel exercice auquel je suis très fière d’avoir participé et que je recommande à tous les doctorants » poursuit-elle convaincue.

 

¿ Y después ? And then ? Et après ?

Ashley soutiendra sa thèse en septembre prochain et approfondira ses recherches en post doctorat une année de plus. « En tant que diététicienne, je souhaite retourner travailler avec les hommes et apporter ma contribution, peut-être dans le développement de produits alimentaires adaptés à des populations qui ont des besoins particuliers. Retourner au Mexique où l’éducation alimentaire dans les écoles n’existe pas, est quelque chose que je n’exclus pas. Là-bas, il y a encore beaucoup de travail à faire pour sensibiliser la population à ce  problème de santé publique qu’est l’obésité ».

Pour l’heure Ashley est heureuse à Bordeaux, ville qu’elle « adore » ainsi que ses collègues, son institut de recherche et son université… « Il y a une ambiance internationale, les gens sont ouverts, et la recherche qui se fait ici n’a pas de limites ! » Parfaitement trilingue (et plus), Ashley vit avec un français rencontré en Australie… Une véritable citoyenne du monde.

Mise à jour le 16/04/2019

Concours Ma thèse en 180s

Le 5 avril dernier, Ashley Castellanos Jankiewicz et Leah Vandeveer de l'université Bordeaux Montaigne ont participé à la demi-finale nationale du concours à Paris avec 54 doctorants français. Seuls 16 ont été retenus pour participer à la finale nationale le 13 juin prochain à Grenoble dont Leah. Cette doctorante en linguistique, qui a bénéficié des formations en commun sur le campus organisées par le Collègue des écoles doctorales, représentera donc les universités de Bordeaux - La Rochelle - Pau