Vélo volant, avion de chasse… Vole, Vinca, vole !

Vinca Rode apprend à réparer des avions et rêve de devenir pilote de chasse. Avec une équipe de son école, elle fabrique le premier avion universitaire à propulsion humaine de France.

Vinca Rode © Théophile Clet - Université de Bordeaux Vinca Rode © Théophile Clet - Université de Bordeaux

Depuis le collège, Vinca Rode cultive sa passion pour l’aéronautique, et son parcours en témoigne. Après deux ans à l’IUT de Bordeaux en mesures physiques, elle entre à l’Institut de maintenance aéronautique (IMA), situé dans la zone aéroportuaire de Mérignac. Elle y termine sa licence et entame le master GSAT en spécialité Ingénierie et maintenance aéronautique qu’elle suit en tant qu’apprentie : son année est divisée entre ses études à l’IMA, et son travail à Microturbo, filiale de Turbomeca spécialisée dans la fabrication de turbines, à Toulouse.

L’IMA héberge le seul projet français d’avion à propulsion humaine (HPA pour Human Powered Aircraft). L’idée est de concevoir, construire puis piloter un avion propulsé uniquement par la force humaine. Quand on demande à Vinca ce qu’elle ressent en emboîtant le pas à Icare et Léonard de Vinci, elle avoue être « agréablement surprise » par la découverte d’un tel projet qu’elle trouve « particulièrement intéressant, car il combine autant de théorie que de mises en application : tu touches aussi avec tes mains, tu fabriques. » Le projet a été lancé en 2012 par David Reungoat, enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux s’intéressant aux HPA construits partout dans le monde. Les premières années sont surtout portées sur la conception, mais aujourd’hui l’avion est presque terminé.

Un travail sur la courbure et la voilure

« Maintenant que les calculs et les analyses sont faits, on fait usiner les pièces et on procède à des tests pour valider nos calculs ». Si l’essentiel de l’avion est construit à l’IMA par les étudiants, certaines pièces comme l’hélice et la transmission demandent des outils spécifiques. Elles sont fabriquées dans la région, ce qui permet au groupe de « gagner du temps et faire plusieurs choses en parallèle ».
« J’ai surtout travaillé sur la voilure, la courbure de l’aile et son bord d’attaque en commençant l’entoilage » confie Vinca. Grâce à l’utilisation de matériaux composites ultralégers, l’avion à vide ne pèsera que 40kg pour une envergure de 26m et une hélice de 3m de diamètre. Au total, environ 150 000 euros auront servis à la réalisation de cet avion qui participera à l’Icarus Cup (British human powered flying club compétition), compétition internationale de HPA. « En général, les HPA ne volent que sur quelques mètres, voir quelques centaines de mètres, déclare Vinca. On ne peut pas encore prévoir la distance que notre HPA parcourra, car elle dépend trop de l’assemblage, des conditions météorologiques, des différences entre calculs et tests réels. Et puis c’est notre premier modèle, il pourra être optimisé par la suite. »

Les membres de l’équipe avaient hâte de mettre les pieds aux pédales et propulser leur création. Un début pour Vinca, qui souhaite ensuite passer à un plus gros gabarit en devenant pilote de chasse.

par Théophile Clet,
Etudiant en master Médiations des sciences

Mise à jour le 19/11/2015