Quel est votre parcours en tant qu’étudiante ?

J’ai un parcours un peu atypique puisqu’au lycée, j’ai passé deux ans à étudier chez moi à cause d’un harcèlement que j’ai subi. J’ai quand même obtenu mon bac et je suis arrivée à Bordeaux pour ma licence de Droit, économie, gestion. Aujourd’hui je suis en première année de master Droit des entreprises et des affaires et VPE. Comme quoi, on peut subir des choses très difficiles et retomber sur ses pieds malgré tout.

Pourquoi avoir choisi de devenir élue étudiante ?

En arrivant à l’université, j’ai commencé par être membre de l’association Esprit étudiant. Puis j’en suis devenue l’administratrice. Cela me plaisait de faire partie de la vie de mon campus, alors je me suis présentée aux élections du conseil de collège et j’ai été élue membre du conseil de vie du campus. Le 9 octobre 2015, j’ai été élue VPE. 

Quelles sont vos missions ?

Principalement, je fais le lien entre le Bureau de la vie étudiante (BVE) et les associations étudiantes du campus. Je siège également à deux commissions Fond de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE). Le FSDIE aide au projet étudiant permet un soutien financier à des initiatives associatives, et le FSDIE social permet de débloquer une aide d’urgence, ou d’obtenir une exonération sur les frais d’inscription à l’université. Je reçois aussi les doléances d’étudiants par rapport à la vie du campus, aux cours, etc.

Pensez-vous qu’aujourd’hui les étudiants soient suffisamment engagés ?

Malheureusement non. Nous avons constaté que les votes étaient insuffisants malgré une communication efficace sur l’ensemble de l’université. Le taux de participation a péniblement atteint 10% en 2015. Je pense que cela est dû à un manque d’intérêt de la majorité des étudiants. Ils ne se sentent pas concernés. C’est à dire qu’ils vont en cours, puis rentrent chez eux. Donc pour eux il n’y a pas nécessairement besoin de se préoccuper de la vie du campus, c’est pourquoi la sensibilisation de ces étudiants est très difficile voir même parfois impossible. 

Comment gérez-vous vos deux casquettes d’élue étudiante et d’étudiante en master ?

Cela demande beaucoup d’organisation de mêler les deux, certains de mes prédécesseurs ont même redoublé. J’ai décidé de privilégier mes études, car le M1 est très difficile : beaucoup d’inscrits et peu d’élus. Cependant je ne néglige pas ma fonction de vice présidente étudiante. Je n’assure pas de permanence mais je réponds aux emails, et je vais à toutes les réunions. Grâce à la cellule PHASE, j’ai obtenu une aide pour récupérer les cours que je manque et aménager mon emploi du temps.  

Et pour l’avenir, envisagez-vous de continuer dans la politique ?            

La vie politique m’intéresse effectivement, mais ce n’est pas dans ce but là que je suis devenue élue étudiante. Je dirais que c’était plus un défi personnel, pour me prouver aussi que malgré le harcèlement vécu au lycée, je suis capable de prendre le contre-pied et d’aider à mon tour des étudiants dans le besoin.

Propos recueillis par Gwenaëlle Goyer, étudiante en master Médiations des sciences et membre des Dealers de science