Un parcours géométrique depuis Bejaïa

Lilia Mehidi est venue étudier les mathématiques à l’université de Bordeaux. Elle revient sur son parcours d’étudiante internationale en master et explique comment les mathématiques sont devenues une passion pour elle. 4e portrait de ces étudiantes pour qui les mathématiques peuvent devenir automatiques.

Pourquoi avoir choisi d’étudier les mathématiques? Est-ce une vocation ?

Les mathématiques sont en quelque sorte une affaire de famille. J’ai deux oncles et une tante qui enseignent les mathématiques, dont l’un est enseignant-chercheur, et ma sœur Sara m'a rejoint à Bordeaux pour les étudier aussi. Depuis toutes petites, ma famille nous lançaient des défis mathématiques que nous aimions relever. Mais ce qui a marqué le plus ma formation, ce sont les cours que nous donnaient mon oncle et un collègue à lui durant l’été. J’ai aimé leur façon d’expliquer et ils m’ont fait découvrir un univers qui m’a passionnée.

Vous êtes née en Algérie et avez fait une partie de vos études à l’université de Bejaïa. Pourquoi êtes-vous venue, par la suite, étudier en France ?

Il existe de nombreux domaines en mathématiques. A Bejaïa, je ne pouvais étudier que l’analyse. J’ai fait mes deux premières années de licence là-bas mais j’avais envie de découvrir d’autres domaines des mathématiques. Pour la troisième année de licence, j’ai décidé de postuler à un programme d’échangeErasmus. Je voulais venir en France car c’est un pays très performant dans la recherche en mathématiques. L’échange proposait de partir à Bordeaux et j’y suis arrivée en 2013.

Lilia et Sara Mehidi, étudiantes en mathématiques @ DR

Quel a été votre parcours à l’université de Bordeaux ?

J’ai eu de très bons professeurs en troisième année de licence et j’ai voulu continuer mon master à l’université de Bordeaux. La licence restait assez générale et j’ai dû me spécialiser à partir du master. Ça n’a pas forcément été évident, j’avais envie de tout étudier ! En première année de master, j’ai choisi la théorie des nombres et la géométrie. Je devais sélectionner une des deux matières en deuxième année de master. Un de mes professeurs m’a transmis son goût pour la géométrie et j’ai choisi cette spécialisation pour ma deuxième année. J’aimerais faire mon doctorat à Bordeaux mais les places sont rares.

La répartition hommes/femmes est très inégale dans le domaine de la recherche en mathématiques. Est-ce que cette inégalité vous fait peur ?

Cette différence ne me fait pas peur. Les femmes étaient écartées du domaine de la recherche pour des raisons historiques et sociales. Mais certaines, comme Emmy Noether, une mathématicienne allemande du XIXe, se sont battues et ont réussi à s’imposer dans ce domaine. Et récemment Maryam Mirzakhani, mathématicienne iranienne, a été la première femme à obtenir la médaille Fields (équivalent du Prix Nobel en mathématiques). Je pense qu’il faut faire de ces femmes des modèles. Elles nous encouragent et nous donnent confiance.

Est-ce que vous aimeriez retourner en Algérie à l’issue de vos études?

Pour le moment je reste indécise. A Bejaïa, il y a surtout des spécialistes dans le domaine de l’analyse et je serai spécialisée en géométrie. Un projet intéressant serait de retourner à l‘université de Bejaïa pour faire découvrir et enseigner la géométrie. 

propos recueillis par Mégane Prodeau, étudiante en master Médiations des sciences et membre des Dealers de science

Mise à jour le 14/06/2016

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