De Madrid à Bordeaux

Marta Benito est arrivée à Bordeaux tout récemment dans le cadre du programme Chaire junior de l’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux. Elle parle de sa collaboration avec l’université et de sa vie à Bordeaux.

© Marta Benito © Marta Benito

Quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

J'ai obtenu mon doctorat en écologie à l'Université autonome de Madrid en 2006, puis j'ai passé deux ans en France, au Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE - CNRS) de Montpellier et au Laboratoire d’Écologie, Systématique et Évolution (ESE, CNRS - Université Paris-sud) à étudier la variation phénotypique et génotypique dans les gammes d'arbres. Je suis repartie en Espagne pour travailler au Centre de recherche forestière (CIFOR, INIA) à Madrid, financée par le programme national postdoctoral « Juan de la Cierva », où je me suis concentrée sur le rôle des processus génétiques et démographiques sur la dynamique forestière dans le contexte du réchauffement climatique. Je suis ensuite revenue en France (Université Paris-sud et Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement - CIRED) grâce au programme Marie Curie pour développer des scénarios de migration assistée des arbres comme stratégie d'adaptation au changement climatique et pour mettre en place des collaborations avec certains chercheurs à Bordeaux afin de rédiger la proposition de Chaire junior.

Pourquoi venir à l'université de Bordeaux ?

L'opportunité de regrouper l'économie et l'écologie afin d'explorer les effets du changement climatique sur les écosystèmes offre un nouveau point de vue qui pourra être exploré à Bordeaux grâce à la présence au sein de l'université du « Groupe de Recherche en Économie Théorique et Appliquée » et du groupe « Biodiversité, Gènes et Communautés ». La mobilité offerte par le programme Marie Curie m'a permis d'écrire mon projet de Chaire junior en lien étroit avec des chercheurs des deux disciplines ici même, à l'université de Bordeaux. Leur expertise constitue un facteur clé pour atteindre les grands objectifs de l'approche de recherche innovante adoptée dans ce projet.

Quelle recherche allez-vous mener à Bordeaux ?

Le principal défi sera de comprendre les dimensions économiques et écologiques des probables changements d'espèces d'arbres dans les forêts futures, notamment dans la transition entre les régions tempérées et méditerranéennes, avec les espèces méditerranéennes qui sont en train de migrer vers le nord, comme c'est le cas en région Aquitaine. Le changement climatique influe sur la répartition des arbres partout dans le monde, et nous devons encore comprendre quelles espèces seront plus adaptées à un climat donné et déterminer les conséquences économiques de ces rotations des espèces. Mon projet de recherche consiste à évaluer les scénarios probables de migration naturelle et assistée, en d'autres termes, le mouvement des arbres organisé par l'Homme pour compenser le changement climatique et ses conséquences socioéconomiques.

Et la ville de Bordeaux, qu’en pensez-vous ?

Avant d'arriver à Bordeaux, j'avais une image très stéréotypée de la ville, liée au soleil et au vin. Depuis que j'y travaille, ma vision s'est nettement élargie.  Je trouve que Bordeaux est une ville très dynamique, entourée de paysages naturels aussi diversifiés que magnifiques. Quant à l'environnement de recherche, il est extrêmement stimulant, en particulier grâce à un large réseau de collègues passionnés. 

Mise à jour le 04/12/2015

Les Chaires junior IdEx

Ce dispositif a pour objectif le renforcement de la communauté académique et scientifique autour des priorités stratégiques, en proposant un soutien à de jeunes chercheurs internationaux de haut niveau pour les accompagner dans la création et l’installation d’une équipe de recherche, et pour développer leur projet dans un des laboratoires de Bordeaux.