Une étudiante au carré

Nina Le Dévéhat a choisi de faire ses études dans un milieu majoritairement masculin, les mathématiques. Elle souhaite d’ailleurs transmettre son attachement à cette discipline grâce à l’enseignement.

Avez-vous toujours voulu devenir professeur ?

Oui et non. Après avoir obtenu mon baccalauréat scientifique, j’ai été en médecine pendant deux ans. N’ayant pas eu le concours, j’ai choisi de me réorienter vers l’enseignement. J'ai toujours voulu aider, c'est pourquoi mon premier choix fut médecine. Suite à cet échec, j'ai décidé d'agir d'une autre manière, en devenant professeur de mathématiques, ce qui me correspond mieux. Me voilà donc en fin de master 1 Enseignements, éducation et formation 2nd degré Capes à Bordeaux afin de préparer le Capes*.

Qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

C’est de transmettre des connaissances de manière à ce que tous les élèves comprennent et aient les bases nécessaires pour la vie de tous les jours. Je suis très attachée à la notion de pédagogie. C’est pourquoi je souhaite enseigner au secondaire, là où elle est la plus importante je trouve.
C’est la raison pour laquelle je fais ce master. Dans cette formation, nous avons la chance d’avoir des cours sur la pédagogie et la didactique. Cela nous aide à comprendre les élèves et à éviter les blocages. C’est d’autant plus important qu’en général, seulement une partie des élèves de nos classes seront intéressés à poursuivre dans les mathématiques. Aujourd’hui, beaucoup d’élèves s’orientent dans la filière scientifique car elle est très générale et offre un large choix de possibilités après. Cependant, cela peut s'avérer problématique car au lycée on a des élèves avec un niveau très hétérogène en mathématiques.

Pourquoi avoir choisi les mathématiques ?

Mes parents sont tous les deux scientifiques, mon père est ingénieur et ma mère professeur de mathématiques. Mon entourage ne m'a donc jamais mis de barrières sur mon choix de faire des études en science. J’aime particulièrement les mathématiques car on fait appel à l'abstraction, nous apprenons la logique, la déduction. Elles permettent d’acquérir une façon de penser, de raisonner qui peut nous être utile dans la vie.

Vous êtes dans un milieu majoritairement masculin, ressentez-vous cette différence ?

Je la ressens plutôt par rapport à la manière dont les autres nous perçoivent. Je pense que c’est culturel. Dans notre société cela parait plus logique de voir des hommes dans le milieu des mathématiques. Quand je dis ce que je fais, les gens me disent souvent « tu as du courage ». Mais moi je suis très bien là, je sais que c’est ma place donc je n’ai pas besoin qu’on me souhaite bonne chance.

Des projets pour la suite ?

En 1re, je suis partie pendant 1 an en Inde à Pondichéry. C’est la meilleure année de ma vie. C’est pourquoi j’aimerai recommencer cette expérience mais en tant qu’enseignante cette fois. Je ne sais pas encore dans quel pays mais pourquoi pas l’Italie. J’adore cette culture et leur vision de l’enseignement est très différente. Il y a des cours d’art et culture dès le collège !
Je pars deux semaines au Pays-Bas pour un stage dans le cadre de ma formation. Je vais donner des cours et nous verrons ensuite...

* Capes : Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (collège, lycée)

par Anna Lieby, étudiante en master Médiations des sciences et membre des Dealers de science

Mise à jour le 09/06/2016

Semaine des mathématiques

Ce portrait a été réalisé à l'occasion de la semaine des mathématiques 2016.