La césure, une belle aventure

Éloge de l’année de césure selon Lola, 21 ans, étudiante en licence 3 de biologie, partie 6 mois volontaire dans un centre de conservation des chimpanzés en Haute Guinée.

Lola, biology student, spent her gap year in Guinea in 2016/2017 Lola, biology student, spent her gap year in Guinea in 2016/2017

D’un côté, en pleine brousse, au cœur du parc national du Haut Niger (Guinée) se trouve le Centre de conservation pour chimpanzés, sanctuaire créé en 1997 pour faire face à la situation d’urgence dans laquelle se trouvaient les populations de chimpanzés, une espèce menacée de s’éteindre… 

A des milliers de kilomètres, sur le campus de l’université de Bordeaux, Lola rêve d’Afrique et cherche concrètement comment contribuer à sauver ces grands singes

Etudiante en licence 3 de biologie des organismes et écosystèmes, elle décide de profiter de la période de césure désormais proposée à tous les étudiants pour interrompre son cursus et concrétiser ce projet. 

Un moment propice avant le master et le choix décisif de poursuite d’études.  « Je vois beaucoup de gens qui sont engagés dans des masters qui ne leur plaisent pas. Pour moi, il est très important d’exercer un métier passion, donc de prendre le temps de bien réfléchir et d’avoir du recul ». 

La césure, une véritable aubaine

Grâce à ce dispositif, Lola a entre 6 mois et un an devant elle. Un timing parfait pour rejoindre le Centre. « J’avais depuis un moment identifié cette structure sans pouvoir postuler puisque les volontaires sont accueillis pour une période de 6 mois minimum et que je ne disposais pas d’autant de temps » explique Lola. Ultra motivée, elle monte le dossier en une semaine. Le Centre accepte sa demande et l’université aussi.

Elle quitte Bordeaux, la fac et le confort moderne, direction la Guinée pour 6 mois dans la brousse sans eau ni électricité, rejoindre ses nouveaux compagnons/collègues soignants et volontaires, qui comme elle, s’engagent au service de la réhabilitation des chimpanzés. « On s’occupe d’eux comme une maman de ses enfants selon un protocole bien défini, chacun dans son rôle ». Une vie en communauté, très rythmée (6h30-19h ,7 jours sur 7) dans une « super ambiance ».

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Lola n’a aucun mal à s’adapter…. Ni la chaleur, insectes piqueurs, serpents et autres araignées, ni le riz encore et toujours, la toilette dans le fleuve Niger ou les 30 minutes de marche la nuit dans la jungle pour passer un coup de fil n’ont pesé à Lola…. qui a plus d’un voyage dans son sac. 

D’origine antillaise, cette jeune fille à l’humeur vagabonde a déjà pas mal bourlingué… « Je vivais aux Antilles avec ma mère  qui est restauratrice. Nous avons passé un an sur un bateau à voile. Un beau jour elle a décidé de venir habiter Bordeaux où j’ai du coup fait mes années de lycée (à Gustave Eiffel ndlr). »  En terminale Lola fait une belle rencontre : sa professeur de sciences et vie de la Terre, qui lui fait découvrir et aimer la biologie. Une sorte de révélation qui conduira son choix d’études supérieures

Une expérience déterminante 

« J’ai retiré de cette expérience uniquement des points positifs. J’ai beaucoup appris sur moi-même et je sais maintenant ce que le veux faire da ma vie, de la recherche en primatologie car je ne veux pas que ces animaux disparaissent! » déclare l’étudiante convainque. Une vraie vocation pour la jeune fille qui reconnait que ce séjour a largement contribué à la décision de s’engager dans cette voie, comme une évidence. 

Se sentir utile, être déconnectée de la modernité, vivre en communauté, être en immersion et en osmose avec la nature et les grands singes… « de telles conditions de vie remettent l’Homme à sa place. Cela fait du bien de ne pas oublier combien nous sommes proches de ces animaux » affirme Lola. Un brin nostalgique elle avoue son attachement aux bébés qui lui ont été confiés, « j’étais un peu leur maman de substitution, une relation avec beaucoup d’amour. »

Un bémol, le retour pas assez « préparé » à son avis. « Je suis rentrée en septembre les cours ne redémarrent qu’en janvier. J’aurai du prévoir des choses faire pour rentabiliser ce temps ». 

Après un petit temps de déprime, Lola a repris sereinement le cours de sa vie, forte de la certitude de son choix de poursuite d’études et riche d’une aventure hors du commun.

Thèmes :

Etudes

Mise à jour le 07/03/2019